« On travaille moins et on joue plus ». Le slogan de l’affiche de la fête de la musique à Lyon a décoiffé la belle chevelure de la droite lyonnaise. En l’occurrence, celle bien ordonnée de Thierry Mouillac, élu dans le 6ème arrondissement. Jamais à court de coups de cymbales et de grosse caisse dans sa fanfare anti-Collomb, le déjà vieux jeune sarkozyste Mouillac dénonçait la semaine passée une Fête de la Musique « support de propagande à grande échelle, basée sur un « slogan gauchiste » et dont le message est « choquant, mensonger et irresponsable »…
Bigre, quel émoi et pour quelle grande et noble cause !
Las, c’est pourtant vrai qu’on travaille moins puisqu’il y a davantage de gens qui pointent au chômage. Heureusement, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : voir les infirmières débordées, les agents des pôles emploi qui ont parfois 200 dossiers à suivre, j’en passe et des quantités. Tout ce monde-là travaille de plus en plus… Tout en gagnant moins ou pas plus.
Qui joue et à quoi, cher Mouillac ?
On connaît la musique, donc la réponse pleine de dièses : c’est la faute aux 35 heures et à tous ces paresseux de gauchistes aux poings gantés de rouge ; ce rouge qui affole les signataires du traité UMP-PC chinois comme la muleta un taureau. Il leur fait oublier qu’en matière de musique et de fête à Neuneu détournée, ils en connaissent un brin. Faut-il leur rappeler que créer de la musique est aussi un travail ? Et qui doit être rémunéré, comme tout le monde le sait.
Petit da capo après l’air du grand émoi chevroté par le fêtard musical Mouillac qui se proclame sur son blog farouche défenseur de la liberté individuelle (ça sonne fort façon cymbale…