Sportives, on vous aime

Publié le 11 avril 2006 par Pascal Boutreau
Il parait qu'hier, c'était la journée de la femme. L'occasion pour moi d'évoquer aujourd'hui le sport au féminin.
On dit parfois que le sport est le reflet de la société. La discrimination entre les hommes et les femmes, souvent mise en exergue dans le monde de l'emploi avec de nombreux exemples de femmes moins bien payées que leurs collègues masculins à travail égal, se retrouve également dans le sport. Il est rare par exemple que les grilles de prix soient les mêmes entre hommes et femmes. Je pourrais citer beaucoup d'autres cas pour illustrer cette différence de traitement entre les deux sexes. Et à tous les niveaux...
Il suffit de voir par exemple comment sont traîtées mes Chouchoutes du Pecq au sein d'un club mixte de foot pour comprendre que la partie est loin d'être gagnée... Surtout d'ailleurs dans les sports réputés pour être des "sports de mecs"... Quelle connerie d'ailleurs de penser que des sports seraient exclusivement une affaire de mecs...
Le haut niveau est lui aussi discriminatoire. Pourquoi par exemple appelle-t-on "Elite" le championnat de première division masculine de hockey sur gazon alors que le même championnat féminin est baptisé "Nationale 1A", terme évidemment bien moins flatteur ? C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi (et surtout pour les filles) ça veut dire beaucoup (tiens, ça me rappelle quelque chose ça...)
Ma découverte du sport au féminin, je la dois avant tout aux joueuses de l'équipe de France de foot. Un heureux hasard il y a environ cinq ans. Un premier match à Bonneuil-sur-Marne à l'occasion d'un France - Norvège amical. Le début d'une grande histoire avec les BleuEs. Depuis ce mois de janvier 2001, j'ai dû voir les BleuEs, près d'une cinquantaine de fois. J'ai connu avec elles de grande joies comme à Saint-Etienne en novembre 2002, le jour de leur qualification pour la Coupe du monde. Mais aussi de grandes peines lors de chaque élimination précoce dans les grandes compétitions. Je veux surtout retenir les amitiés qui se sont créées.
Depuis cette "révélation", j'ai eu la chance de faire de belles rencontres dans ce milieu du sport féminin. Ce que je ne savais pas c'est que cette "passion" pour le football au féminin et la rédaction d'un livre sur l'histoire de la discipline en France allait me permettre quelques années après de rencontrer une charmante (et très drôle) demoiselle qui me conduirait à Chouchoutes Land... Mais ça, c'est une autre histoire...
Professionellement, j'essaie aujourd'hui de me battre dans mon journal pour que la pratique féminine de "mes" sports soit traîtée de façon décente. C'est loin d'être évident, mais à chaque fois que je réussis à caser un sujet ou une photo sur une sportive, je suis assez content de moi (et pourtant il en faut beaucoup). Récemment, à l'occasion de l'ouverture de la Coupe du monde de pentathlon moderne, Axelle Guiguet a illustré l'article. La championne de France de tennis de table, Carole Grundisch a également eu droit à sa petite photo lorsqu'elle a sorti une Top 30 mondiale dans un Open Pro-Tour.
Sans vouloir passer pour un activiste MLF ou un chien de garde, je suis souvent agacé de voir que l'aspect "féminin" est privilégié par rapport à la performance.
Certains sports ont bien compris que la féminité des championnes étaient un réel argument de séduction. Le beach-volley ou le volley par exemple avec des tenues pour le moins "minimalistes" (quand on a en plus la chance d'avoir une Victoria Ravva (en photo) dans ses rangs, c'est sûr que ça aide pour attirer les foules...). Le tennis, avec en ce moment Sharapova, use également beaucoup de la féminité de ses stars pour se vendre. Faut-il faire fantasmer tous les mecs (et les filles aussi d'ailleurs) pour avoir droit à une couverture médiatique digne de ce nom ? Assurément, non...
Mais ça fait partie du jeu (hélas ?) dans cette société où l'image et le paraître sont devenus essentiels. Malgré son palmarès, je ne suis pas convaincu que Laura Flessel aurait eu le même poids dans les médias si elle avait été moche, pleine de boutons et un peu rondouillarde... La performance aurait pourtant été la même...
Impossible de les citer toutes mais je ne peux terminer ce post sur le sport féminin sans faire un coucou à quelques sportives rencontrées depuis plusieurs années. Des triathlètes (Marion, les deux Delphine, Stéphanie, Nathalie, Carole...), des pentathlètes (Axelle, Amélie, Blandine), des joueuses de badminton (Hongyan) ou de squash (Isabelle), des footballeuses (Elodie, Marinette, Hoda, Sonia, Sandrine, Peggy, Sandrine, Marie-Ange, Ségo, Babeth...) et bien sûr les dernières en date... les hockeyeuses et l'incomparable et si précieuse Peg. (désolé pour celles que j'ai oubliées mais il est près de deux heures du mat et j'ai le cerveau qui fume...)
Voilà, c'était mon gros coup de coeur pour toutes ces sportives qui mettent au moins autant de passion que les mecs dans leur pratique.
Mesdemoiselles, mesdames, continuez à nous faire rêver et prouvez nous que vous méritez bien plus qu'une misérable journée dans l'année...