Tout arrive... Ceux qui ont suivi ma préparation l'an dernier pour l'Ironman de Roth connaissent mon aversion pour le cyclisme. Je m'ennuie très vite sur cet engin. Je n'ai aucune culture cycliste et avant de me mettre au triathlon je n'avais jamais dû rouler plus de cinquante kilomètres. Comme en plus je ne brille pas particulièrement en vélo (un peu moins de 6 heures tout de même pour les 180km de Roth... mais c'est tout plat), j'ai un peu de mal à prendre du plaisir quand il s'agit de pédaler plusieurs heures et le moindre faux plat montant prend vite des allures de col pour ma grosse carcasse (80kg pour 1,75m.... mais que du muscle... enfin presque...).
Hier, j'ai pourtant reçu ma première licence de cyclisme. Me voilà même affublé d'un numéro UCI (la fédération internationale)... ça me fait tout drôle. Après le foot (plus de vingt ans), le tennis (plus de quinze ans), le rugby, le parachutisme, le squash, le triathlon ou encore l'athlétisme, voici donc une nouvelle licence pour ma collec.
Une section cyclisme vient en effet d'être créée à L'Equipe. Car oui il y a des sportifs à L'Equipe et certains journalistes (je n'ai pas dit tous) savent de quoi ils parlent et savent ce qu'est la notion d'effort physique. Pour info, il y a par exemple trois "Ironmen" au journal. Un a terminé deux fois Embrun (ainsi que trois fois Nice en version FFTri), un autre a bouclé Lanzarote en 2005 et enfin moi, finisher à Roth l'an dernier (11 h 57'). Une bonne douzaine de salariés du journal ont aussi gagné leur statut de "marathonien" (Gérard Ejnès en est à plus de 30 marathons et je dois suivre derrière avec 15). Alain Lunzenfichter, chargé des instances et du mouvement olympique, affiche même un chrono autour de 2 h 30'...
Bref tout ça pour dire qu'il existe des journalistes qui vivent aussi le sport de l'intérieur. Encore une fois ce n'est pas le cas de tous et loin de moi l'idée de défendre ma corporation (ceux qui me connaissent savent même que j'ai souvent la dent dure à son sujet...). Mais j'avais juste envie pour une fois de distribuer un bon point. Il est de bon ton aujourd'hui de considérer les journalistes comme des "fouteurs de merde". C'est souvent la "faute des médias". Quand la France perd, c'est la faute des journalistes qui ont foutu le souk.
Les sélectionneurs ou sportifs confondent parfois le rôle de journaliste et celui d'attaché de presse n'acceptant aucune remise en cause. Nous ne sommes pas là pour faire de la communication mais pour donner des infos... y compris celles qui fâchent. C'est toujours désolant de voir un joueur de l'équipe de France de foot refuser de parler à un journal sous prétexte qu'un article ne lui a pas plu. Les mêmes qui nous ont bavé dessus quand ils étaient au sommet et se croyaient tout permis sont souvent les premiers à venir pleurer pour un article ou un petit écho et viennent nous faire des courbettes pour qu'on parle à nouveau d'eux quand ils se retrouvent à la rue, sans club, ou qu'ils ont DVD, un livre ou je ne sais trop quoi à vendre (ça m'est arrivé d'en avoir au téléphone...). Dans le domaine du sport, j'entends souvent dire : "ils se permettent de juger alors qu'ils n'ont jamais fait de sport de leur vie." Comme d'habitude, la généralisation est dangeureuse. Oui il y a des abrutis et des gens malhonnêtes chez les journalistes... comme partout. Mais il y a aussi des gens qui aiment leur métier et qui essaient de le faire bien ou du moins du mieux possible.