Le pauvre Cissé, qui en plus est un de ceux qui ne se prend pas la tête et qui est resté cool malgré la gloire, avait déjà été victime de la même blessure il y a quelques mois à Liverpool. Il était pourtant revenu au plus haut niveau pour aller chercher sa place dans cette liste des 23 pour la Coupe du monde. Ce sera hélas sans lui. La veille de monter dans l'avion pour aller disputer le plus grand rendez-vous dans la carrière d'un joueur de foot... Trop con !
Tous les gens qui pratiquent ou qui ont pratiqué le sport intensément (même si ce n'est pas à haut niveau) peuvent imaginer la douleur de Cissé au moment où son pied s'est bloqué dans cette pelouse entraînant la cata. La blessure est hélas l'un des risques de la "profession". Je me souviens de la cheville du tennisman allemand Stich restée complètement bloquée lors de l'un de ses matches au tournoi de Vienne en 1995. Mêmes frissons... Il va désormais falloir beaucoup de courage et de persévérance à Cissé pour se remettre. Courage à lui. Et plus généralement courage à tous les sportifs beaucoup moins médiatisés que Cissé qui galèrent chaque jour pour atteindre le plus haut niveau.
Cissé aura la "chance" de recevoir beaucoup de soutien des fans de l'équipe de France. Il est une star. Ce n'est pas le cas pour les sportifs des disciplines plus confidentielles... Le téléphone sonne souvent quand on est au plus haut, sous les projecteurs, et que l'on fait la une des journaux. Les amis sont nombreux. Ils le sont beaucoup moins dès que l'on retourne dans l'ombre suite à une blessure ou à un échec. C'est pourtant dans ces moments là qu'un sportif a le plus besoin d'encouragements et de marques de soutien.
Dans toutes les disciplines, ce genre de "drame" existe. Je mets des guillemets à "drame" car il ne faut pas non plus oublier que tout ça n'est que du sport. Ce n'est pas la vie. J'ai déjà dû l'écrire mais même au plus haut niveau, comme me l'a dit une fois le triathlète Frank Bignet pour expliquer pourquoi il obtenait tardivement des résultats de très haut niveau, "le sport doit être au service de la vie et non pas la vie au service du sport". Une jambe, une cheville, un genou, ça se répart au bout de quelques mois. Même si c'est difficile. Je pense plutôt à ceux qui, pour leur passion du sport, ont perdu définitivement l'usage d'un ou plusieurs membres et pour qui la vie au sens large et entier se trouve bouleversée... pour la vie.
Parmi les nombreux visiteurs de ce blog (je me la pête avec maintenant près de 15 000 visites par mois), vous êtes nombreux à côtoyer le sport et les sportifs de haut niveau. Alors si vous avez dans votre calepin, des personnes qui pour diverses raisons ne peuvent plus momentanément ou définitivement assouvir leur passion, ne les oubliez pas...