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Merci M6 et Estelle Denis

Publié le 19 juin 2006 par Pascal Boutreau

Estelle20denis Voilà... ça y est je suis accro ! Je ne peux plus me passer des émissions foot de M6. Et je précise tout de suite, ceci n'est pas du second degré. Franchement, j'adore. Et je dis un grand bravo à Estelle Denis ! Même si elle l'a choisie, sa situation est quand même loin d'être facile et confortable. Animer cette émission tout en étant la compagne du sélectionneur est loin d'être évident. Entendre Pierrot et Grimault répéter que Domenech est nul (une évidence) et ne pas broncher, poser les vraies questions sur le coaching et garder le sourire en permanence et un vrai sens de l'humour...  je dis respect mademoiselle Denis. Pas toujours facile pour une journaliste femme d'évoluer dans le monde du sport en général et encore plus dans celui des sports dits "masculins" comme le foot (quelle connerie que cette idée...). Estelle Denis réussit à être 100% crédible sans être considérée comme une potiche (Valérie Pérez, si tu me lis...). Mademoiselle Denis connait le foot et ça se voit. (Peg et Titine, n'hésitez pas à glisser dans les commentaires quelques lignes sur ce thème que vous connaissez bien...)

Les autres intervenants sont également à la hauteur. Pierrot Ménès (mon ancien collègue) et Dominique Grimault forment un vrai "couple" qui fonctionne très bien. Pas de langue de bois... Pas de vénération béate des anciens de 98 (vous savez les vieux messieurs qui se trainent sur le terrain depuis plusieurs mois). Ils ne se prennent pas au sérieux (contrairement à "on refait le match" de Saccomano). Les vannes sont parfois un peu limites mais moi, ça me fait rire... Les interventions d'Alain Sars sont également toujours pertinentes et également sans langue de bois... ça change tellement... Alors mademoiselle et messieurs de M6, ne changez rien.

A part ça, je voudrais tirer un grand coup de chapeau à la FIFA... Quel sens de l'organisation ! Le groupe de la France est sans aucun doute le plus faible de la Coupe du monde... Pour être raccord, la FIFA désigne sytématiquement depuis le début de la compétition les plus mauvais arbitres... Entre celui de France - Corée du Sud et celui de Togo - Suisse qui a clairement volé les Togolais, difficile de trouver pire... Voilà enfin des arbitres qui se mettent au niveau des joueurs...

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Et puis je ne résiste pas à l'envie de vous faire lire la chronique de jeu de Didier Braun parue dans L'Equipe dimanche, avant le match face à la Corée du Sud. Comme d'habitude, une petite merveille... Régalez-vous...

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"RAYMOND DEVOS avait inventé un rond-point d’où l’on ne pouvait pas sortir. Toutes les rues y étaient en sens unique. Cela n’avait pas de sens. On ne sait toujours pas si cette équipe de France a du sens et, si oui, lequel. Ce soir, on devrait savoir. Contre la Suisse, l’équipe de France a montré trois fois rien. Raymond Devos aurait dit qu’il y avait de quoi être optimiste parce que si une fois rien, c’est rien, si deux fois rien, ce n’est pas grand-chose, avec trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose de pas cher. Ce soir, on devrait savoir sur quel degré de l’échelle des valeurs elle se situe, quelque part entre le moins que rien et le rien d’impossible.

Depuis deux ans, et peut-être bien quatre, on ne sait plus exactement quelle est l’identité de cette équipe. Sans s’arrêter de vieillir, elle est passée de Roger Lemerre à Jacques Santini, puis à Raymond Domenech, en gardant quelques traits de caractère un peu troublants qui l’ont fait sortir très vite de la Coupe du monde 2002, et à peine un peu moins vite de l’Euro 2004. Au moment où elle prenait un fort coup de jeune, elle vit s’éloigner la Coupe du monde qu’elle vit se rapprocher avec le rappel de grands anciens. S’ils n’étaient pas là, l’équipe de France n’y serait peut-être pas non plus. Et si elle était parvenue à se qualifier sans leur aide, ils donneraient leur avis comme leurs copains le font à micros tendus. Raymond Devos aurait pu trousser quelque chose sur cette manière de retrouver l’espoir au futur en regardant vers le passé décomposé. Il aurait enchaîné avec un autre sketch célèbre : J’ai des doutes.

(...) Ce soir, on va savoir si ces Bleus de petit trot, de petits pas, ont retrouvé la meilleure façon de marcher, laquelle ne doit rien à la jalousie qu’évoquait le grand Raymond – mais non, pas Domenech, Devos – : « Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche ! » Mieux vaudrait aller vers l’avant tous ensemble, en commençant par bien ressortir ces ballons qui semblent souvent attachés par des élastiques.

Ce soir, on va savoir à quoi rime l’opération de renfermement sur soi de l’équipe de France ? Des équipes ont su se forger dans des citadelles hermétiques des âmes conquérantes. Des esprits de corps peuvent devenir indestructibles dans l’isolement. Mais il arrive que ce réflexe d’autoprotection par l’exclusion de l’autre exprime une absence de confiance déguisée en pseudo-union sacrée face au méchant monde extérieur. Le principe selon lequel on se tait et on joue n’a pas que des mauvais côtés, à condition d’être du côté où l’on gagne.

On va donc savoir ce soir – et jusqu’à un certain point – si Raymond D. a raison ou tort. Comme disait l’autre : « Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts. » On a hâte de savoir si tout cela a un sens et dans quel sens il va.


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