En 1970, les deux équipes s'étaient rencontrées en demi-finale. La rencontre avait été désignée "match du siècle". Ce jour-là, les Italiens l'avaient emporté au terme d'une prolongation fabuleuse (4-3) où cinq buts furent inscrits et à un ultime but de Gianni Rivera qui répondait notamment à un doublé de Gerd Müller. Ce 17 juin 1970, devant les 100 000 spectateurs du stade Aztèque de Mexico City, le "Kaiser", Franz Beckenbauer, marqua aussi l'histoire de la Coupe du monde en jouant toute la fin de la partie avec le bras en écharpe. Trente-six ans plus tard, les Italiens ont une nouvelle fois eu le dernier mot, là encore au terme d'une prolongation fabuleuse et d'une intensité extrême. Malgré l'absence de but pendant 118 minutes, ce match fut très prenant la majeure partie du temps, et carrément grandiose durant la prolongation avec des tirs sur le poteau, sur la barre, des parades des deux gardiens, des tacles, des mecs cuits mais prêts à mourir sur le terrain pour leur équipe. Le tout dans une ambiance de feu avec près de 70 000 supporters.
La façon dont le public salua son équipe à la fin de la rencontre fut d'ailleurs elle aussi exceptionnelle. Ceux qui ont regardé le match sur Canal+ ont pu apprécier un "You'll never walk alone", le mythique hymne de Liverpool ou du Celtic Glasgow, repris en choeur par tout le stade (pour ceux qui étaient sur TF1, tant pis pour vous...) Magnifique public qui depuis trois semaines a porté son équipe. Les joueurs allemands se sont eux aussi montrés très dignes dans la défaite avec un Klinsmann toujours aussi classe. Des images vraiment touchantes.
Un petit mot également sur l'arbitre, Mr Achundia. Lui aussi a réussi un match plein. Malgré l'engagement extrême, il a parfaitement contrôlé le match ne dégainant pas les cartons exagérément. Et si ce match fut aussi palpitant et plaisant, c'est aussi grâce à lui (pourvu que celui de ce soir soit au même niveau).
Espérons désormais que la France rejoigne l'Italie. C'est loin d'être gagné mais les Bleus ont de quoi plier les Portugais. A titre personnel, ce serait un sacré clin d'oeil du destin de voir les destins italiens et français liés une fois de plus (n'est-ce pas Princesse ?). Car depuis deux mois, c'est fou ce que l'Italie s'est rapprochée de la France....