On le sait, s’il n’y a qu’un seul domaine ou Sarkozy excelle, c’est bien celui de la communication. Lorsque qu’il y a un incendie principal à éteindre, il est le spécialiste pour détourner l’attention vers des reprises de feu secondaires pour éviter tout ce qui peut être néfaste à ses choix politiques.
Cette stratégie s’exprime une fois de plus dans l’annonce factice des mesures prises pour réduire le train de vie au plus haut niveau de l’Etat, à un moment où sa politique destructrice des acquis sociaux n’a jamais été aussi violente.
Le problème de Sarkozy est désormais la crédibilité de sa parole, car la recette, usée et abusée, finit par ne plus être crue par quiconque, d’abord parce que ses annonces manient volontairement et systématiquement l’imprécision dans les mesures annoncées, et ensuite parce qu’entre ce qu’il annonce et ce qu’il réalise, le grand écart est de mise.
Qui se souvient de la promesse martelée lors de l’élection présidentielle qui conjurait la nécessité de limiter à 15 le nombre de ministère et secrétariat d’état nécessaires pour garantir une bonne utilisation et gestion des deniers publics ? ils sont aujourd’hui 40.
On nous promet la fin des « chasses présidentielles » (*), qui avaient pourtant soi-disant partiellement disparues sous Chirac, ce dernier ayant déjà promis leur suppression. Qui contrôlera cette annonce qui ne mange pas de pain ?
Il parait qu’il y aura des sanctions pour les ministres qui abuseraient des deniers publics. Et si on n’entravait plus la justice pour lui laisser jouer son rôle?
Dans la série des bonnes mesures jetées au peuple, on supprimerait la garden-party du 14 juillet, la belle affaire ? et si on supprimait l’arsenal militaro-policier qui coûte des millions à chaque déplacement pour protéger le président d’une confrontation potentiellement houleuse en province où il n’est attendu que par le fan-club de l’UMP?
Enfin on nous annonce la suppression de 10 000 véhicules et 7 000 logements, mais pour qui ? pour ces administrations que l’on dépouille de ses fonctionnaires et leurs fonctions ou pour ses ministres aux goûts luxueux particulièrement développés ?
A ce stade de son mandat, il apparait désormais flagrant que la présidence de Sarkozy vit dans la même bulle que les footballeurs millionnaires qu’il préfère recevoir en lieu et place de la coordination de 130 ONG actives dans la solidarité internationale. Cette déconnexion de la réalité commence à produire des effets particulièrement négatifs même dans une communication pourtant bien rôdée au point d’apporter son lot de contradictions dans les annonces, de mensonges visibles et surtout, si c’était encore nécessaire, de décrédibilisations dans les mesures politiques purement idéologiques habituelles qu’elle promeut.
La grande duperie a du plomb dans l’aile…
(*) vous ne rêvez pas, nous ne sommes plus en monarchie mais elles semblent toujours exister plus de deux siècles après la révolution…