Je vous ai parlé à quelques reprises de l'influence que les Maures ont eue sur l'architecture de Séville - dans un émirat qui est alors appelée, en arabe, Al Andalus et d'où vient le nom usuel de l'Andalousie d'aujourd'hui.
Voici quelques vestiges de cette époque lointaine, mais qui font de Séville une ville distincte des villes espagnoles du nord comme Madrid ou Barcelona, par exemple.
Il n'est pas rare, lors de promenade, de voir le portique d'un immeuble arborant des décorations ou un style maure.
Certains édifices résolument plus modernes arborent également ce genre d'architecture. On a appelé Mudéjar les maures convertis qui sont demeurés en Andalousie après la reconquête catholique et c'est ainsi qu'on appelle ce style espagnol aux influences arabo-musulmanes de décoration et d'ornementation.
Un exemple historique. Ce qui est aujourd'hui la sortie de la visite touristique de la cathédrale, était autrefois l'entrée de la mosquée de Séville. Ce portique donnait accès à une cour où les fidèles pouvaient procéder aux ablutions d'usage avant leur entrée dans la mosquée proprement dite.
Un autre exemple de décoration mudejar aux fenêtres d'un édifice contemporain.
Fenêtre historique: elle appartient au Palacio arabe de la Buhaira, qui était un véritable palais arabe à l'époque d'Al Andalus.
Le Palacio en question - on l'aperçoit ici au milieu de ce qui est devenu un quartier de banlieue commercial et résidentiel - avait de grands jardins, un plan d'eau et une large cour intérieure.
Le plan d'eau était alimenté par un système d'aqueduc qui n'est pas sans rappeler le système romain d'acheminement de l'eau dans les citées. Aujourd'hui, le parc du palacio est ouvert aux visiteurs, mais l'édifice lui-même est fermé. Le parc est malheureusement en mauvais état et on y retrouve des déchets divers, des tags et des graffitis sur ses ruines.
La façade du Palacio arabe de la Buhaira, avec quelques arbres devant une cour asséchée par le soleil. En face, on retrouve de l'autre côté de ce qui est aujourd'hui une grande artère, le reste du parc - essentiellement constitué de quelques bassins un peu déglingues, d'orangers fatigués et d'un pavillon où opère un petit bistrot. L'ensemble balance entre tranquillité et délabrement mais manque d'âme.
Au bout des jardins de la Buhaira (c'est le nom du parc entourant le palacio), on retrouve des vestiges des fortifications qui entouraient (probablement) le palacio à son époque glorieuse. Là, comme ailleurs au palacio, aucune information n'est disponible sur l'état des lieux, l'origine ou l'époque de construction. Il est donc ardu de trouver des détails sur ces vestiges lors de la visite et de saisir à quoi on fait face exactement.
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