En voilà un joli week-end. Un samedi après-midi passé autour d'un terrain de foot occupé par des demoiselles (cf news précédente), une sympathique rencontre, un dimanche passé au journal avec plein de travail (au moins ça évite de s'ennuyer) tout en jetant un oeil sur quelques événements sportifs bien sympas (la finale de tennis avec la démonstration de Federer, Manchester-Liverpool, le grand prix de F1 et Marseille-Lyon) et surtout... une folle nuit de samedi à dimanche (il a juste manqué que je gagne les 85 millions d'euros de l'Euromillion.... Mais bon, ce sera pour la prochaine fois...).
Dieu que le triathlon est un sport fatiguant... Y compris lorsque l'on est confortablement installé dans son canapé et même, un peu plus tard, au fond de son lit. C'est que la nuit de samedi à dimanche fut particulièrement courte. La cause ? L'Ironman d'Hawaii of course. Grâce à un internet, il est en effet possible de suivre la course en direct comme si on était devant la télé. Le problème de cette course c'est qu'elle dure quand même plus de huit heures et qu'avec le décalage horaire, ça nous emmène, forcément jusqu'au bout de la nuit. Jusqu'à 4 heures du mat en l'occurrence... Mais qu'est-ce que c'était bien. On s'y serait presque cru...
Un petit tour dans les bras de Morphée (faute de mieux...) et au réveil, reconnection avec la ligne d'arrivée d'Hawaii pour voir l'arrivée des derniers et apprécier l'ambiance sur place. Sur fond de musique rock ou de danseuses locales (pas mal les danseuses d'ailleurs), avec des spectateurs super enthousiastes (à l'américaine), les arrivées se sont ainsi succédées jusqu'à midi, heure de Vanves. Un point commun entre tous ces amateurs partis 15 ou 16 heures plus tôt : le bonheur. Celui d'être finisher du triathlon le plus mythique de la planète. Dernière à franchir la ligne, une dame de... 76 ans ! Se taper 3,8km de natation, 180km de vélo et un marathon à pied à 76 ans.... euh... moi je dis respect madame...
L'occasion de rebondir sur un débat lancé hier sur le forum d'onlinetri (où nous étions quand même encore plus de 70 à 3 heures du mat... pas mal...). Certains avaient en effet tendance à dénigrer les finishers de la dernière heure. Sous prétexte qu'ils ne courraient pas à 14 ou 15 à l'heure, ils ne mériteraient pas le respect...Vous vous doutez bien que je ne partage pas cet avis.
Evidemment, il y a au départ d'Hawaii, des personnes qui ont gagné leur dossard par la loterie ou à qui les organisateurs ont "offert" une place alors que beaucoup de "vrais" triathlètes sacrifient du temps, de l'argent et parfois leur vie familiale à la quête de cette qualif si prisée. Est-ce injuste ? Franchement, je ne me pose même pas la question. Sans doute parce que j'ai toujours préféré me réjouir du bonheur ou de la chance des autres que de l'envier... Le "tant mieux pour lui" est beaucoup plus constructif que le "c'est pas juste". ça évite de vivre en permanence avec des sentiments négatifs et de l'aigreur... Peut-être aussi parce que je n'aurais aucun scrupule si j'en ai l'occasion à demander une wild-card afin de réaliser un reportage "vu de l'intérieur" pour mon journal... (ça a d'ailleurs déjà été évoqué mais il faut déjà que je me remette dans un état physique décent...).
Dans quelques jours, Anne, une collègue du journal va prendre le départ du Marathon de New York. Son premier marathon. Depuis plusieurs mois, je la vois partir s'entraîner (encore hier midi). Elle n'est pas une journée sans penser à sa course. Evidemment, elle ne courra pas en moins de 3 heures ni même en moins de 4 heures. Mais peu importe. Ce qui est beau dans sa démarche, c'est de s'être dit un jour : "je vais faire un marathon". Et de s'être ensuite donné les moyens de le faire. De s'être investie vers un objectif sportif qui pour certains d'entre nous ressemble presque à une formalité. Et même si elle met 4 h 30, elle pourra être fière d'elle, fière d'être allée au bout de son projet. Un Projet qui n'appartient qu'à elle et que personne n'a le droit de dénigrer.
Ce week-end, à Hawaii, même les derniers à franchir la ligne avaient un projet et sont allés à son terme. Tous avaient probablement puisé dans leur propre histoire, dans leur vie ou encore dans le soutien de leurs proches la force de s'entraîner, "un minimum". Alors bravo à eux TOUS et... RESPECT... N'en déplaise à quelques esprits chagrins...