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La renaissance

Publié le 08 novembre 2006 par Pascal Boutreau

Après une pause de deux semaines, retour à la série Histoire du foot au féminin, série consultable également sur le site de l'équipe féminine d'Issy-les-Moulineaux (www.ffissy.net).

A l’issue de la deuxième guerre mondiale, comme après l’armistice de 1918, quelques Anglaises se prêtent de nouveau à des parties de foot pour récolter des fonds pour les familles et les anciens combattants. Ces manifestations restent sans lendemain. Vingt bonnes années seront encore nécessaires pour voir réapparaître le football féminin.

Dans les années 60, si quelques échos venus des pays de l’Est évoquent ici et là l’existence d’équipes féminines, en France, la possibilité de voir une femme taper dans un ballon de foot reste une notion pour le moins abstraite. Ainsi, le numéro du 23 février 1965 de France-Football officiel, l’organe de communication de la Fédération française, propose une étude intitulée "La femme et le football". D’entrée, l’auteur du billet Pierre Delaunay, situe la nature de son article. "Il est hors de notre pensée d’admettre qu’elles puissent vraiment le pratiquer. S’agissant d’un sport où toute rudesse loyale n’est pas exclue, celui-ci est universellement considéré comme devant être joué uniquement par des hommes. (…) Outre-Rhin, nous savons que récemment, des équipes féminines ont joué entre elles. Elles auraient même envisagé de jouer en France des matches d’exhibition. Je crois que ce dernier terme caractériserait bien de semblables rencontres si elles devaient provoquer la venue de spectateurs. (…) Toute tentative organisée ne peut-être semble-t-il que vouée à l’échec, même si elle devait être encouragée ; encore une fois, le football ne s’adresse, à notre sens, qu’à la gent masculine." L’auteur insiste ensuite sur le rôle important que peuvent jouer les femmes mais uniquement comme secrétaires des ligues, supportrices ou encore femmes des joueurs et arbitres. Cette parution suffit à situer l’état d’esprit de l’époque vis-à-vis d’une présence féminine dans le monde du ballon rond. Le chemin est encore long. Très lentement, les choses évoluent pourtant.

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Un peu partout en France, le plus souvent dans le cadre d’exhibitions destinées à des animations locales, des équipes de village se forment. Au début de ce renouveau, le football féminin n’est considéré que comme un divertissement susceptible d’attirer des spectateurs et donc d’augmenter les recettes. Ainsi, en 1965, M. Shiltz crée une équipe à Humbécourt (Haute-Marne) formée de femmes âgées entre 17 et 45 ans et qui va être opposée aux pompiers du village ! Cette rencontre, remportée 4-2 par les femmes attire près de 500 spectateurs et va devenir un rendez-vous annuel. En 1967, Humbécourt dispute son premier match entièrement féminin face à une équipe composée de femmes des villages alentours.

A Reims, une petite annonce dans le quotidien L’Union, rédigée par Pierre Geoffroy, enregistre un succès immédiat. Le samedi 24 août 1968, en lever de rideau d’un match entre le Stade de Reims et Valenciennes, des footballeuses sont ainsi présentées au public du stade Auguste-Delaune. Le lendemain, lors de la kermesse de L’Union Sports, le Football Club Féminin de Reims (qui deviendra vite le Stade de Reims féminin), en maillot bleu et short blanc, est cette fois opposé aux Alsaciennes de Schwindratzheim et s’impose 3-1. Au départ, tout le monde prit ces matches comme une plaisanterie. Tout le monde sauf les filles qui vont bientôt réclamer d’être considérées comme de véritables sportives.

Un phénomène qui se répète un peu partout en France. En Alsace notamment. Une équipe féminine se monte ainsi au sein du FC Eschau puis le FCF Schwindratzheim, club autonome, joue le premier match amical le 14 juillet 1968 face à l’AS Gerstheim (0-1), devant 1 000 spectateurs au stade de la Zorn. Dès la saison 1969-70, une compétition est ainsi mise en place. C’est le FC Schwindratzheim, emmené notamment par une certaine Marilou Duringer, la future grande dame du football féminin français, qui décroche le premier titre de champion. En 71-72, vingt-cinq clubs évoluent dans la Ligue Alsace.

Un peu plus au sud, dans la Ligue Sud-Est, en juin 68, Les dirigeants du Vieux Nice se lancent dans l’aventure. A Marseille, six filles du Collège Anatole France ont également entendu parler de l’expérience du Stade de Reims. Avec MM. Aubergy et Gombert, elles montent une équipe à l’OM. Josiane Marcassoli (20 ans en 73), une des meilleures gardiennes de la région, Denise Arifont, arrière, Martine Tisserand (16 ans), très bonne attaquante, Chantal Marcassoli, capitaine et milieu de terrain (19 ans) ou encore Françoise Aubert, ailier droit, en sont les piliers. A Menton, en 1970, des filles issues du club de basket quittent leur gymnase pour la pelouse du stade voisin. La municipalité leur prête un bus et des installations qui vont les aider à devenir championnes Côte d’Azur en 72.

Paris, bien sûr, ne reste pas à l’écart de ce phénomène. M. Indrigo monte ainsi la première section à Saint-Maur en 67-68 puis M. Ivanovic l’imite au Racing Club de Paris Joinville. Même éveil à l’Etoile Sportive de Juvisy ou encore au Paris-Saint-Germain. Le premier championnat parisien est finalement lancé en 1971. Le Racing Club de Paris Joinville, avec un effectif pourtant réduit de treize filles, l’emporte devant Saint-Maur (1-1, 2-0).

Face à cette évolution, le Conseil fédéral réagit. Dans sa session du 30 août 1969, il avait déjà donné le droit aux femmes de jouer au football dans ses structures. "Connaissance prise des demandes d’informations présentées par les Ligues du Lyonnais et du Sud-Est, le Conseil donne son accord de principe en vue de la création de sections féminines au sein des clubs affiliés à la FFF. Les Ligues régionales auront donc la latitude de délivrer les licences dans les mêmes conditions que pour les joueurs." Il insiste sur le fait qu’en aucun cas des équipes mixtes ne pourront être tolérées. Les modalités visant à la création d’épreuves féminines interviendront ultérieurement après examen approfondi. Un rapport est demandé à la Commission Centrale médicale ainsi qu’à l’Instructeur National, M. Georges Boulogne."

Le conseil fédéral du 29 mars 1970 marque un tournant dans l’histoire de la discipline en France. Cette fois, la Fédération reconnaît officiellement le football féminin. Quatre mois plus tard, une commission centrale du football féminin chargée de l’organisation nationale du football féminin est mise en place. A suivre....

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Une vraie belle soirée (merci ;)) J'avais adoré Garden State avec la merveilleuse Natalie Portman, j'ai beaucoup aimé Last Kiss. L'acteur Zach Braff (également réalisateur de Garden State) n'est pas le seul point commun entre les deux films. L'atmosphère globale et la sensibilité des deux films sont très similaires. A l'arrivée le plaisir est le même.

L'histoire: un homme d'une trentaine d'années va être papa de son premier enfant. Au mariage de l'un de ses amis, il se fait allumer par une belle brune étudiante très très très jolie. Et commencent les ennuis... Comme dans Garden State, à travers cette histoire principale, on s'attache à d'autres couples (les parents, les amis) et la notion d'amitié est également mise en exergue. En plus de Zach Braff une nouvelle fois excellent, les seconds rôles sont formidables avec par exemple Tom Wilkinson ou encore Michael Weston (il était déjà dans Garden State). Et pour ne rien gâcher, la BO est excellente.


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