La République irréprochable venait d'être proclamée (...). La société, sauvée encore une fois, se félicitait, se reposait, faisait la grasse matinée, maintenant qu'un gouvernement fort la protégeait et lui ôtait jusqu'au souci de penser et de régler ses affaires. La grande préoccupation de la société était de savoir à quels amusements elle allait tuer le temps.
La politique épouvantait, comme une drogue dangereuse. Les esprits lassés se tournaient vers les affaires et les plaisirs. Ceux qui possédaient déterraient leur argent, et ceux qui ne possédaient pas cherchaient dans les coins des trésors oubliés. Il y avait au fond de la cohue, un frémissement sourd (...) Un règne d'aventures, d'affaires véreuses, de consciences vendues, des femmes achetées, de soûlerie furieuse et universelle.
Ces quelques lignes sont toutes extraites, hormis les trois premières, d'une oeuvre de fiction, née de l'imagination d'un certain Emile Zola. Paradoxalement, La curée, dont l'action se situe sous le Second Empire, nous semble en phase avec l'actualité...