Sous la douche, dans le bain ou simplement pour la toilette du visage ou des mains, le savon a ses adeptes, qui le préfèrent aux gels douches et autres produits moussants. Un savon bio, choisi avec une composition simple et naturelle, séduit en effet par sa mousse onctueuse, son côté économique, et son faible pouvoir allergisant. Seule ombre au tableau, il a tendance à dessécher l’épiderme, en éliminant le film hydrolipidique. Les peaux sèches, sensibles, réactives, ou les peaux de bébés doivent-elles pour autant renoncer au plaisir d’une toilette au savon ?
Nettoyer en douceur et restaurer le film protecteur
Si vous avez la peau sèche ou sensible, si vous en avez assez des tiraillements et des sensations de sécheresse cutanée après la toilette, ou encore si l’épiderme de votre bébé supporte mal le bain (rougeurs), essayez donc le savon surgras : enrichi en huiles végétales ou en beurres végétaux (karité, par exemple), il nettoie parfaitement tout en restaurant le film hydrolipidique de l’épiderme. La peau est propre, elle conserve sa souplesse et sa douceur, et surtout, elle reste à l’abri du dessèchement, alors qu’avec un savon classique, il lui faut plusieurs heures pour recréer son film protecteur naturel.
Comment est fabriqué un savon ?
Prenons, pour simplifier, l’exemple d’un savon « naturel » (de type savon d’Alep ou de Marseille). On mélange des matières grasses végétales à une base, c’est-à-dire une substance alcaline. Cette base peut être l’hydroxyde de potassium (ou potasse, KOH), qui donnera un savon mou ou liquide, ou de l’hydroxyde de sodium (ou soude, NaOH), qui donnera un savon dur. La base et les matières grasses sont chauffées (80°C à 100°C) et mélangées à de l’eau : il se produit alors la réaction dite de saponification, qui donne du savon et de la glycérine.
Le savon est ensuite lavé à l’eau salée pour le débarrasser des résidus de soude ou de potasse, et pour en retirer la glycérine. Dans certains savons, on réincorpore cette glycérine, qui a des propriétés hydratantes. Il ne reste plus qu’à découper la pâte de savon en cubes, que l’on fait sécher.Savon surgras : simplement enrichi en huiles végétales ou en beurres végétaux
Un savon surgras est fabriqué selon le même procédé qu’un savon classique. Seule différence : on incorpore davantage de matières grasses végétales, pour une même quantité de base. La base est ainsi totalement « consommée » lors de la réaction de saponification, alors que des acides gras demeurent intacts (d’où le terme « surgras »). Contrairement à un savon classique, un savon surgras contient donc encore des matières grasses, qui permettent le maintien du film hydrolipidique de l’épiderme.
Parfois, des matières grasses sont aussi ajoutées à la fin de la réaction, notamment si l’on veut enrichir le savon en huiles précieuses ou en substances fragiles (lait d’ânesse par exemple), afin qu’elles ne soient pas abîmées par la chaleur et l’action de la base.
Savons surgras et bio
Voici quelques exemples de savons surgras et bio, éventuellement parfumés (pour la toilette des peaux particulièrement réactives, notamment celles des bébés, ou pour le visage, essayez de privilégier les savons sans colorant ni parfum) :
- Savon bio surgras à l’amande de Sodasan, aux huiles de palme et de coco, enrichi au beurre de karité (existe aussi en version Cannelle-Orange, Lemongrass, Rose, Santal, Tilleul, Verveine);
- Savon bio surgras au lait d’ânesse de Anakaé, au beurre de karité ;
- Savon doux végétal surgras Argimiel de Cattier (existe aussi en version Karité).
Et pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans la fabrication « maison » de savon surgras, voici un peu de lecture…