48 / 33 : c'est l'écart actuel entre la cote de popularité du Président Américain et celle du Président Français. Un écart considérable qui permet de dégager quelques enseignements pour réflexion.
Alors que les crises se multiplient sur l'exécutif Américain, il résiste remarquablement stabilisant sa cote de popularité à une moyenne de 48 %.
Pourquoi ?
Quatre facteurs semblent occuper une place importante dans l'explication de ce phénomène.
1) Le Président Américain donne le sentiment de chercher à résoudre les crises. Il se refuse à tout déni de réalité. La crise est là, elle appelle une réponse précise. Il l'expose.
Le Président Français a choisi une méthode quasi-radicalement différente : le déni de réalité. L'exemple Woerth est caricatural. L'opinion a le sentiment qu'il y a crise. L'exécutif se réfugie dans le refus de ce constat et creuse le divorce.
Quand l'opinion s'est installée dans le constat de crise, s'en écarter amplifie la crise.
2) Le Président Américain peut compter sur un bouquet de supports de communication dont son réseau de citoyens en dehors du parti démocrate.
Ce réseau communique en permanence à la base, dans la relation directe de proximité.
Le Président Français compte exclusivement sur le réseau militant de son parti présidentiel. Ce dernier est affaibli, en chute d'effectifs mais surtout souvent paralysé par des concurrences internes que ne font qu'attiser les prochaines primaires de novembre 2010.
3) Le Président Américain procède par étape sur les grands dossiers. Il ne mène pas de front plusieurs grands dossiers en dehors de ceux que l'actualité lui impose. Ce fut la Santé. Maintenant c'est Wall Street. Cette méthode assure une perception claire des efforts.
A la différence, le Président Français donne l'impression d'ouvrir tous les dossiers à la fois et parfois dans des conditions contradictoires étonnantes. Le 29 juin, il est question de la rigueur financière dans les services de l'Etat alors que le 28 juin il était question de primes de 66 000 € pour des Préfets qui ... avaient fait leur travail en réalisant les objectifs fixés.
4) Quand le Président Américain vient sur le terrain, il est le "copain de proximité", dans sa tenue, dans ses attitudes.
Le Président Français, sur le terrain, reste l'incarnation du pouvoir lointain. Le choc des images entre Obama en Louisiane et Sarkozy à Draguignan est un fossé.
Un fossé d'autant plus surprenant que le Président Français est jeune et que pendant sa campagne 2007 il avait su prendre des initiatives en l'espèce.
Toutes ces raisons parmi d'autres créent 15 points d'écart de cote de popularité : tout un programme.