Fillettes
En longue file, viennent et vont
Les diablotins, mes petites saintes;
Et c’est du chaud pain frais que leur front -
Yeux de charbon, braises de charbon
Encor non éteintes.
En longue file, viennent et vont,
Et leurs amours aux fleurs sont pareilles;
Comme muguets aiment les garçons -
Vont aux garçons comme grives vont
Aux raisins des treilles.
En longue file, viennent et vont,
Même pleurantes, ne font que rire;
Lointaines sont, et lointaines vont -
Ainsi l’on voit, par les soirs trop bons,
Les étoiles luire.
(Attila Jozsef)
Illustration: Jean-Honoré Fragonnard