Récit de la pudeur
je l’admets : nombreux les moments où
pour une réponse ardue ou élémentaire
j’égrène l’obscur en moi
j’ongle je gratte l’impôt
comme un prisonnier du dol
aspergé de peines verbalesje ne pense pas être le seul…
mais je suis là, regardez-moi,
étranger à vous aussi peut-être…
mais c’est la cire contre les maux
qu’un ego timide et fier
m’a mise dans la peau en guise de protection…regardez !... entre les lames de rasoir et les hachoirs
combien elles sont contractées et déphasées les cordes
que j’essaie de retimbrer…
ah si en moi il y avait un moi plus entier…
plus vif dans le vif, un plus au-delà
du lacet ombilical !...mais je suis là…et que ma nudité
vaille pour la tragédie qu’elle est
Eugenio De Signoribus, Ronde des convers, traduction, postface et commentaire de Martin Rueff, préface d’Yves Bonnefoy, Verdier, 2007, pp. 40-43
Racconto del pudore
Io ammetto : in molti momenti
per un’ardua o elementare risposta
sgrano lo scuro in me
unghio sgratto l’imposta
come un prigioniero del dolo
cosparso in stenti verbalinon penso d’essere il solo…
ma son qui, guardatemi,
forse anche a voi straniero…
ma è la cera contro i mali
che un ego timido e fiero
m’ha incarnato come a protezione…guardate !... tra lamette e mannaie
tante costrette e sfasate corde
cerco di ritimbrare…
ah se in me fosse un più integro io,
più vivo nel vivo, uno più in là
del laccio ombelicale !...ma sono qui…e la mia nudità
valga per la tragedia che è
note bio-bibliographique d’Eugenio De Signoribus
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