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Les libraires chatouillent Amazon

Publié le 13 décembre 2007 par Philippe Chouraqui

Vous l’avez certainement lu hier, Amazon a été condamné à verser 100 000€ de dommages et intérêts au Syndicat de la Librairie Française, représentant 520 librairies traditionnelles et reprochant à Amazon les frais de port offerts à partir de 20€ d’achat. En mai dernier, c’est le SLF avait déjà obtenu la condamnation d’Alapage.com sur le même sujet de concurrence déloyale.

En France, la loi sur le prix unique du livre interdit des ventes “donnant droit à titre gratuit à une prime consistant en produits, biens ou services”. Le tribunal considère que la livraison offerte “génère une vente à perte pour les ouvrages à prix modeste et une concurrence déloyale.”

Le SFL et Le Monde pensent qu’il s’agit d’une victoire de taille au profit des librairies indépendantes, un sérieux coup dur pour les libraires en ligne. J’en suis nettement moins persuadé, car le prix n’est qu’une composante de ce qui fait l’attrait d’Amazon et autres :

  • Un choix incomparable de livres, dans différentes langues,
  • La praticité de pouvoir commander sans se déplacer, sans faire la queue, 24h/24, 7j/7,
  • Les avis de lectures des autres clients.
  • La possibilité d’expédier une commande à des amis, sans frais supplémentaire, sans devoir aller à la Poste.

C’est pour toutes ses raisons que je suis persuadé que la très grande majorité des gens continueront à acheter sur Amazon, surtout que je suis prêt à parier que les frais de port ne dépasseront pas 1€ si Amazon est contraint d’en facturer.

Au lieu de faire les syndicalistes et de se plaindre de l’évolution de leur métier, les libraires feraient mieux d’ouvrir les yeux sur les services qui pourraient faire venir les gens dans leur boutique :

  • Un accueil chaleureux,
  • De véritables conseils de professionnels adaptés à chaque client,
  • Une offre qualitative et importante ou très spécialisée,
  • La possibilité de recevoir un livre le lendemain au plus tard si le libraire doit le commander.
  • Faire des emballages cadeaux de grande qualité,…

En somme, une véritable révolution pour la plupart libraires. Certains sont tellement passionnés que discuter avec eux est irremplaçable, d’autres sont tellement désagréables ou absents qu’Amazon ne peut être que la meilleure solution.

Dernier détail, le SLF prépare son site de vente en ligne. Il serait amusant, après qu’ils aient pris conscience que le e-commerce n’ a rien à voir avec le commerce physique, que le modèle économique de leur site repose pour partie sur la gratuité des frais de port…


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