99.000 c'est, sans rire, le nombre de participants annoncés par la Préfecture de Police à la Marche des Fiertés Lesbiennes Gaies Bi et Trans 2010 (toujours plus connue sous le nom de "Gay Pride"). La préfecture va jusqu'à départager le chiffre en 34.000 manifestants participant au défilé et 64.000 "badauds" (genre ils ont entendu du bruit et sont sortis de chez eux pour voir ce qu'il pouvait bien se passer).
On notera que le ridicule du chiffre, même pas arrondi à 100.000 est parfaitement assumé, et le signe d'un message clair. L'année dernière, les organisateurs communiquaient sur 700.000 participants, la préfecture 350.000, dans la lignée des chiffres annoncés ces dernières années.
Comme le fait remarquer Mme Hervé, du Tango, cette estimation que l'Inter-LGBT, organisatrice de la Marche, a jugé "scandaleusement minoré" révèle que cette manifestation festive est plus politique que jamais. La droite Sarkozienne, prend en compte que la partie ne sera pas facile en 2012 et envoie des signes clairs à son socle électoral. Fini le verni gay friendly (une union civile faisait partie du programme Présidentiel de 2007) aujourd'hui, le discours assumé est que les problématiques LGBT n'ont aucune importance et n'intéressent personne. Ce qui a au moins le mérite d'être honnête.
Soyons réalistes toutefois, la spécialité du pouvoir actuel étant de dire tout et son contraire à six mois d'intervalle pour mieux cacher son immobilisme total sur tout autre sujet que l'enrichissement des riches, il y a des chances que cela re-change d'ici deux ans.