Immaturité, inconscience, amateurisme …

Publié le 29 juin 2010 par Jlhuss

Les difficultés récurrentes de l’actuel Ministre du travail, ancien Ministre du budget, ont une signification beaucoup plus importante que les non-faits réellement et sans doute abusivement imputés : l’immaturité, l’inconscience. Pas question de préjuger, de se joindre à une quelconque « meute » préoccupée essentiellement d’une déstabilisation politique, beaucoup plus que du fond : une opposition qui certes joue son rôle mais n’a pas radicalement changé les choses lorsqu’elle tenait les manettes, une presse qui vent du papier. Il ne s’agit d’ailleurs pas du seul Eric Woerth, lequel semble ramasser la mise actuellement, mais de l’ensemble d’un gouvernement d’amateurs : les appartements de fonction pour le frangin, les cigares etc.

Comment concevoir qu’être à la fois, trésorier du parti majoritaire, responsable du budget et époux d’une femme chargée de la gestion d’une partie de la plus grosse fortune du pays, ne poserait aucun problèmes ?

On pourra, une fois de plus, accuser le libéralisme débridé et « l’argent fou » Il y aura sans doute un peu de vrai, mais cette interprétation uniquement idéologique,  ne suffit pas et risque d’éclipser une autre réalité : l’amateurisme de plus en plus évident du personnel politique.

Les plus acerbes iront jusqu’à croire au fameux sentiment d’impunité, monnaie courante des pouvoirs.

Les machiavéliques reconnaîtront un règlement de compte interne dans le parti majoritaire, Matignon s’éloigne certes pour Woerth.

Je crains qu’ils ne se fourvoient tous en oubliant l’essentiel. C’est bien l’inconscience et la perte du bon sens qui dominent la scène de cette pagaille, chienlit aurait dit le général …

La défense est bien piètre, maladroite, aggravante car n’envisageant aucunement le fond : les choix incompatibles. Seul ou presque à l’UMP Alain Juppé   relève cet aspect des choses.

Bien sûr il n’y a pour l’instant aucunes preuves d’une quelconque collusion, bien sûr la présomption d’innocence doit demeurer, ici comme ailleurs, de mise ; bien sûr il ne saurait être question d’une démission ou d’un remaniement sous l’influence et la pression de la presse et d’une opposition jouant son rôle de poil à gratter. Il n’y aurait plus en effet aucune barrière au succès sans coup férir de n’importe quelle calomnie, de toutes rumeurs infondées. Enfin il est vraisemblable que M. Éric Woerth n’a pas usé de son pouvoir pour s’insinuer dans une querelle de famille. Se mettre dans des conditions d’exercice de son mandat ou de sa mission d’État telles que celles dans lesquelles exercent Éric Woerth relève de l’inconscience coupable.
Cette affaire Bettencourt soulève ainsi tout à coup des interrogations qui auraient dû être posées depuis bien longtemps : sur les liens entre l’administration fiscale et les ministres qui en ont la charge par exemple. Les interviews et les réponses données ne font d’ailleurs qu’aviver le débat : comment sont sélectionnés, par exemple les contribuables qui doivent être contrôlés par le fisc ?

Parce que la fille est en bisbille avec la mère et que la justice est saisie pour une affaire de gros sous familiaux, l’Elysée tremble et le gouvernement balise ! Une remarque apparaît pourtant très simple : même si ces attaques sont infondées et partisanes, même s’il n’y a aucun feu sous le rideau de fumée, il ne fallait pas se mettre en position de les subir : immaturité, inconscience, amateurisme …

En revanche, dans l’affaire Bettencourt, il y a un vrai pro : Le maître d’hôtel, celui qui plaça les écoutes à pot aux roses. Il quitte son poste après douze ans passés au service de la milliardaire en empochant près de 215.000 euros de primes indique l’AFP. “Contacté ” l’avocat du maître d’hôtel confirme ce montant.