Posté par Rémi Begouen le 29 juin 2010
C’était il y a quelques jours ‘fête de la musique’ dans les rues de mon quartier du centre-ville de Saint-Nazaire. Qui, pour moi, devint ‘pugilat’ acoustique dont me reste, ce matin encore, de désagréables acouphènes. Je veux parler de l’inégal volume sonore entre de monstrueuses ‘musiques techno’ (sans aucune présence de musiciens) et de petites formations d’artistes de diverses sortes : chant choral, groupes de blues-rock (guitares, voix, harmonicas, batterie ou boîte-à-rythme), ou orchestres de jazz… qui ont ma préférence. Le fait est que, d’année en année, cette ‘techno sauvage’ (hors programme officiel) s’invite et parasite de sa tonitruance l’espace sonore. Elle émane par exemple d’une simple épicerie dite ‘africaine’, pour rameuter sa clientèle : vente de bières et alcool, sandwichs et merguez, au prétexte de danse et gaieté. Bravo, je n’ai rien contre ce ‘défoulement’, sinon sa disproportion de décibels (on l’entend encore à 100 mètres) par rapport à ces artistes de rue… que l’on doit approcher à moins de 10 mètres pour les entendre un peu, sous les effluves de ‘la techno’ !…
J’ai des amis des 2 côtés. Je n’ai rien contre les inouïs progrès technologiques qui, par exemple, ‘sonorisent’ l’harmonica ou le violoncelle, en plus de la voix ou du clavier (de feu le piano acoustique), etc. A condition que cela soit (bien) fait pour les musiciens de chair et d’os, et non pas à leur place ! : Quoi de plus bête que de se retrouver à se boucher les oreilles face à de monstrueuses enceintes qui dégueulent des ‘boum-boum-boums’ pré-enrengistrés par un ‘génial anonyme’ ?… Il ne reste qu’à se saouler la gueule en se dandinant ? Quel progrès !
Le progrès est devenu exponentiel. Fou. Il avait permis à un génial aventurier de ‘découvrir les Indes Occidentales’ (devenues l’Amérique) : Christophe Colomb fut sans doute le premier à découvrir…le Portugal à partir de la (future) Amérique, c’est déjà ça. L’important reste que, depuis, le Capitalisme est né à la fois des colossales richesses de ce nouveau continent à piller et des fabuleux progrès technologiques ainsi engendrés depuis 5 siècles : un bon en avant très supérieur à ceux des millénaires précédents. Avec les atouts-maîtres du cheval et du mousquet, d’abord. Aujourd’hui remplacés par le tank, l’avion, la bombe atomique, pour en rester à la technologie militaire. Qui se complètent par toute la panoplie civile (à son service) : machine à vapeur, moteur à explosion, électricité, sidérurgie, électronique, etc. Tout cela pour en arriver à plus d’un milliard d’humains affamés aujourd’hui, après tant et tant de tempêtes guerrières, tant de révolutions, de contre-révolutions… et la ‘Crise du Capitalisme’, toujours !
Musique, Maestro ! … A l’époque de Colomb, on devait encore ‘jouer du cor’, comme le fit Roland de Roncevaux, devenu ‘héros fondateur’ de notre littérature nationale. En 14-18, on jouait encore, sinon du cor, du moins du clairon, pour lancer l’assaut, ‘baïonnette au canon’, face aux mitrailleuses mécaniques. Plus tard on inventa ‘la propagande sonore’ par haut-parleurs, de part et d’autre, par exemple du mur de Berlin ou des 2 Corées. Cela fut un tel boucan insensé qu’on y renonça : il y avait mieux. La radio, puis la télé, puis Internet…outils ‘pacifiques’ apparemment, mais toujours au service de la gueuse, de la guerre du Capitalisme, condition de sa ‘sortie’ de crise…permanente. Voilà ‘la fête de la musique’ dans son contexte. Bon, alors quoi ? On ne peut plus faire la fête ? Oh que si !!… Celle de l’harmonica et pas celle de la techno, voilà mon choix !
Et mon souhait est que mon ami Frank (avec son pote Frank !) conduise le bal du joyeux enterrement du Capitalisme moribond, demain !