D’abord, Il faut l’alimenter, pour un blog de cuisine il s’agit, presque, d’un pléonasme. En tout cas, il faut cuisiner suffisamment régulièrement, pour concocter quelques recettes dignes de figurer sur une page.
On peut envisager d’y noter la recette de la salade de tomate/maïs, faite à la va-vite, genre celle de midi, mais la chose a déjà été vue, manque d’originalité et si on s’intéresse à sa notoriété pas sûr que cette histoire marche à fond.
Après la réalisation de la recette, il faut la rédiger, j’entends la mettre en ordre, de manière à ce que les deux lecteurs susceptibles de vous visiter puisse la reproduire si le cœur leur en dit.
Accessoirement, il faut relire, il est même conseillé de le faire plusieurs fois, sans écouter la radio, ni faire répéter la leçon du petit dernier, sinon on laisse passer, fautes, coquilles et oubli d’ingrédients (si, si, ça arrive même aux meilleur(e)s).
Pour attirer ou garder le lecteur, une photo s’impose, l’affaire se corse encore, soit on est naturellement doué(e) pour la mise en scène, la lumière ou la retouche photo soit on s’approche de la nullasse qui sait juste que le A de iA signifie Automatique et on chante les louanges de ceux qui ont pensé à rendre les appareils vraiment intelligents. On peut avoir une formation de base ou être un amateur éclairé mais on peut aussi être totalement inapte et partir de zéro.
Les seules expériences, d’ailleurs souvent navrantes, étant les premiers changes de bébé, les vacances où les lieux différents mais pas la mauvaise qualité des clichés. Si on sait reconnaître un joli cliché bien éclairé et bien cadré, chez les autres, force est de reconnaître lorsque les nôtres sont pitoyables.
On a su fêter dignement l’avènement du numérique nous ayant permis, de faire des économies sur le développement et de prendre les cent clichés minimaux pour en espérer un correct.
Pour le choix, c’est souvent plus rapide et facile d’éliminer, les flous, ceux où on s’aperçoit dans un reflet, ceux où on bouche la lumière, tiens, c’est ma main en ombre chinoise, pour ne garder non pas la meilleure mais la moins pire.
Une autre option navrante est, pressée par le temps, le plat est chaud, il faut servir, les convives attendent, la lumière est pourrie, pas le temps de sortir les spots ; hein, j’en ai pas ? Je me disais aussi, cette lumière, il faudrait faire quelque chose !
On crie aux invités : Bougez pas j’arrive, je prends les photos ! Ils sont contents les copains de bouffer froid parce que celle qu’ils prenaient pour une bonne cuisinière s’est mise à tenir un blog.
Après, si on a décidé de se démarquer un tant soit peu, qu’on a la plume facile ou l’envie de raconter, l’inspiration autour d’un plat ou n’importe quoi d’autre, il faut du temps pour rédiger et repasser par l’étape (voir plus haut) de relecture.
En plus de tout ça, on visite des blogs, on bave devant les recettes des autres, on s’extasie sur les photos, on fantasme sur l’inventivité, les produits rencontrés, on pleure sur tous ceux qu’on ne trouvera pas et qui n’ont aucune chance d’arriver jusqu’à nous puisqu’on habite pas la métropole mais une île, qu’on surnomme affectueusement « le caillou » en raison de son manque d’arbres. Et définitivement on ne trouvera pas ni asperges sauvages, ni gariguettes, ni rhubarbe (bienfait de la relecture, depuis j’en ai trouvé), ni basilic frais, je ne pourrai jamais tous les citer.
Donc, on perd un temps fou , on trouve des pères et des mères culino-spirito magnifiques qui ne sauront jamais à quel point on les admire. Merveille de l’anonymat du pseudo ou de l’avatar permettant de laisser du commentaire tout en bavassant sans se découvrir, voir de mentir.
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