D’importants gisements de déchets non dangereux continuent à être éliminés en décharge, bien qu’ils ne puissent pas être considérés comme des déchets ultimes, notamment de par leur pouvoir calorifique élevé. Alors que les projets de nouvelles unités d’incinération rencontrent une forte contestation, une étude l’ADEME confirme que certains déchets, notamment les Combustibles Solides de Récupération (CSR) , pourraient être valorisés en cimenterie dans des quantités importantes.
Chaque année, une partie de l’énergie fossile des cimenteries françaises est remplacée par des combustibles de substitution tels que des huiles et solvants usés, farines animales, pneus, résidus de broyage automobile, boues de station d’épuration séchées…
Les cimenteries peuvent donc jouer un rôle intéressant d’usines à recycler tout ce dont les déchetteries traditionnelles ne veulent pas. Un rôle intéressant confirmé en 2009 par une étude de l’ADEME (voir la synthèse de l’étude au format pdf ci-dessous).
Retard sur le reste de l’Europe
Cette étude s’appuie principalement sur les visites réalisées dans 21 sites industriels (unités de préparation de combustibles de substitution et cimenteries) dans sept pays d’Europe dont la France. Et la conclusion est que notre pays est à la traîne. Les combustibles issus des déchets non dangereux (hors pneus usagés et farines animales) représentent en effet à peine 2% de la charge énergétique totale des combustibles utilisés par les cimenteries francaises. En Allemagne et en Autriche, les taux de substitution sont beaucoup plus élevés : en 2008, ce qu’on appelle les CSR (pour « Combustibles Solides de Récupération ») ont représenté 35% de la consommation totale de combustibles des cimenteries allemandes.
Et les rejets ?
2% en France alors que, selon le SFIC (Syndicat Français de l’Industrie Cimentière) : « un million de tonnes pourraient être valorisées chaque année en cimenterie« , le potentiel de développement « vert » aiguise évidemment l’appétit de l’industrie cimentière. Le SFIC met ainsi en avant que « la consommation de CSR en 2008 a déjà permis à la profession cimentière d’éviter l’émission de 50 000 tonnes de CO2″.
Une telle « valorisation » ne va évidemment pas sans poser la question des rejets dans l’atmosphère. Mais, indique le SFIC, « la valorisation en cimenterie de déchets quels qu’ils soient s’opère dans un cadre réglementaire très strict, avec notamment des mesures en continu des rejets atmosphériques des fours sous le contrôle de l’Etat (DREAL)« . Alors pourquoi se priver ?
Télécharger le fichier PDF de l’article
Adrien Pouthier | 25/06/2010
Source : LEMONITEUR.fr
Tags:ADEME, Allemagne, ami Faunus, autriche, boues de station d'épuration séchées, cimenteries, combustibles, Combustibles Solides de Récupération, CSR, décharge, déchets ultimes, developpement durable, DREAL, énergie fossile, farines animales, four, huiles, incinération, pneus, pouvoir calorifique, résidus de broyage automobile, SFIC, solvants usés, valorisation