Les étoiles signalent la présence de minéraux hydratès dans ce cratère de l'hémisphère nord martien
Une étude réunissant des chercheurs américains et français démontre la présence de minéraux hydratés dans les couches inférieures de certains cratères de l’hémisphère nord de Mars. Une découverte qui favorise la thèse d’un passé humide pour notre voisine la planète rouge.
Depuis quelques années, les spectromètres des sondes spatiales Mars Reconnaissance Orbiter (NASA) et Mars Express (ESA) ont plusieurs fois mis au jour des régions riches en minéraux hydratés ou « phyllosilicates » à la surface de la planète Mars. Jusqu’ici, ces dépôts attestant d’un contact des roches avec de l’eau liquide étaient exclusivement observés dans l’hémisphère sud. Pratiquement rien n’avait été déceler jusqu’alors dans le sol et le sous-sol de l’hémisphère nord … Probablement en raison de l’épaisse couche de lave volcanique qui en recouvre une très grande partie. Cependant, des chercheurs américains et français ont passé au peigne fin les images obtenues avec les orbiteurs MRO et Mars Express de plus de 900 cratères. Pour le moment, ils ont repéré des traces de minéraux hydratés au sein de 9 d’entre eux. Les cratères d’impact sont des cibles idéales pour ce type de recherche. Les astéroïdes ou météorites qui en sont à l’origine, brisent la croute de roches volcaniques formée il y a plus de 4 milliards d’années en touchant le sol … Ainsi, sont révélés les couches inférieures et sédimentaires jusque là cachées et ignorées et sondes spatiales d’observation qui les survolent.
Ces travaux récents publiés dans la revue Science, suggèrent que Mars, située en bordure de la zone habitabilité de notre système solaire, fut un monde autrefois plus humide. Bien sûr, ces découvertes suscitent de nombreuses questions : Mars fut-elle un jour habitée ? Y avait-il des océans ? Qu’en était-il, il y a 4 milliards d’années, quand le Soleil, encore jeune, ne brillait pas avec la même force qu’aujourd’hui ? Peut-on imaginer, au vu et au su des recherches sur l’atmosphère de Vénus (lire l’article : « Vénus soupçonnée d’avoir possédée de grandes quantités d’eau »), que les planètes Vénus, Terre et Mars primitives aient toutes pu avoir des océans d’eau liquide et, peut-être même, des formes de vie … ? Les scientifiques poursuivent leurs enquêtes. Gageons toutefois que si Mars avait été recouverte à cette époque là de quelques mers et océans, la vie qui aurait pu s’y être formée n’aurait pas pu évoluer longtemps en raison des troubles majeurs que la petite planète a connue par la suite : impact d’astéroïdes, asséchement, affaiblissement de l’atmosphère, etc. Visiblement, notre planète deux fois plus grande, a eu beaucoup plus de « chances » pour accueillir la vie à sa surface, en dépit des nombreuses extinctions de masse d’espèces provoquées par plusieurs perturbations climatiques et/ou volcaniques.
En vidéo, Mars il y a 4 milliards d’années, en partie recouverte d’eau.
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Crédit photo : NASA/ESA/JPL-Caltech/JHU-APL/IAS.