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Le monarque ne riait pas

Publié le 28 juin 2010 par Ruminances

Posté par babelouest le 28 juin 2010

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Guillon, Porte et Morel auront donc tous les trois été chassés de France Inter par… un ancien “humoriste”. On peut raisonnablement penser qu'au-delà de ses ressentiments propres, il aura été puissamment inspiré dans sa démarche triple par les désirs impérieux de l'Imperator. Celui-ci a bien du mal à soutenir l'humour, on le voit bien dans tous ses contacts avec le “vrai public”, celui qui n'est pas là par obligation.

Pour un chef d’État bien dans sa tête, se faire brocarder par les humoristes, les chansonniers, les empêcheurs de tourner en rond, relève de la très bonne santé, à la fois du pays et de celui ou ceux qui le dirigent. C’est au point qu’autrefois, au Moyen Age, la place du Fou du Roi était enviable, et enviée, tant elle avait d’importance pour l’équilibre de chacun. Quand un général romain avait droit à ce qu’on appelait “un triomphe”, une fête en l’honneur de ses hauts faits, sur son char, juste derrière lui se tenait un esclave qui lui susurait constamment “Souviens-toi que tu es mortel”.

Fi de toutes ces précautions : autour du monarque n’ont désormais droit de cité que les courtisans les plus vils, et les “amis” pourris d’argent qui utilisent ce monarque à leurs opérations pas souvent délicates. Situation plus que dangereuse, catastrophique à court et à long terme si aucun remède n’est apporté à la situation. L'argent a remplacé toutes les valeurs, toutes les solidarités, toutes les mesures et toutes les institutions où l'égalité est la base des relations, toutes les formes de la liberté qui ne sont pas les siennes propres. Les obligations dues à sa charges, vis-à-vis de la Nation et de la République cèdent la place à des amitiés extérieures, amitiés qui sont entretenues aux dépens de la survie du pays même.

Ah si seulement la moitié des Français encore convaincus de vivre dans un pays idyllique changeaient d’avis, si seulement la moitié de ceux qui ont déjà compris étaient prêts à faire tout changer quoi qu’il en coûte ! Disons qu’au point où nous en sommes déjà, la facture de toute façon sera chère. Tout retard ne peut qu’en augmenter le montant. Je pense surtout en pertes humaines. L’argent est moins important, et de loin malgré l’opinion qu’on en a “là-haut”.


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