Les Éditions Héros-Limite publient une forte anthologie de
poèmes de l’américain Robert Creeley (pour la période 1968-1975) dans une
traduction de Martin Richet.
Poezibao rappelle la
présentation du poète par Stéphane Bouquet
Enfants arpentant plage,
bancs de vairons –
qui sait.
.
Rien d’extraordinaire –
L’échelle n’est ni
grande ni petite.
.
Voudrais saisir le sens du « je » dans ce que Zukofsky
appelle les yeux – un site d’expérience, pas une pré-
somption de valeur attendue.
.
Ici maintenant –
commencer !
•••
On mourra
un beau jour
on sera mort –
ce par quoi le
système
disparaîtra de ma tête –
« mais pourquoi cette
tort-
ure... » comme si
d’autres circonstances
étaient à jamais
à portée.
.
Pense à une mort
à la Huxley sous
acide se peut-il
que le sourire béat rapporté par
sa femme soit
effet
de la splendeur de
toute expérience possible ?
Ou encore, peut-être, que
les cellules cérébrales,
l’organisme complet,
explose, im-
plose, sur
lui-même, galaxie
de lumière, d’énergie,
à tout jamais.
.
Mourir. Mort,
prendre vie.
Robert Creeley, Là, poèmes 1968-1975,
traduction Martin Richet, Éditions Héros-limite, 2010, pp. 79 & 90. (20 €)
Robert Creeley dans Poezibao :
Bio-bibliographie (présentation de Stéphane Bouquet), extraits 1
Quelques données complémentaires sur Robert Creeley, sous forme de citations, extraites
du prière d’insérer de l’éditeur :
« Ce n’est pas ce que dit un poète qui compte comme œuvre d’art, a un
jour écrit William Carlos Williams, c’est ce qu’il fait, avec une telle
intensité de perception que son œuvre vit d’un mouvement intrinsèque qui
témoigne de son authenticité ! Je ne connais pas de poète contemporaine
doté d’une telle sensibilité au moment de fabrication (et, en poésie, faire,
signifie aussi décomposer) ; chez Robert Creeley, chaque ligne est
soigneusement affûtée » (Susan Howe).
« Sa concision a l’éclat
irrésistible du diamant » (John Ashbery)
« Robert Creeley transforme la
musique éphémère, spontanée de la vie en un art américain profondément durable :
brillant, nécessaire, impeccablement composé. Chez Robert Creeley, tout est,
pour toujours, renouvelé » (Peter Gizzi)
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