Faisane Hoki bleue
LES MALADIES MICROBIENNES ET VIRALES
DES PHASIANIDES
Les élevages généralement pratiqués sont ceux du faisan, de la perdrix grise, de la perdrix rouge (du chuckar et de leurs croisements), du colin et enfin de la caille.
La plupart de ces espèces qui appartiennent toutes à une même famille zoologique ? ont des maladies assez voisines. Il serait fastidieux de répéter pour chaque espèce les détails de chaque maladie. Nous allons donc décrire d'abord les maladies rencontrées chez toutes les espèces puis, pour chacune d'elles, nous indiquerons les points particuliers et traiterons les maladies vraiment spéciales telles que l'histomonose de la perdrix rouge, l'entérite ulcéreuse du colin.
PULLOROSE ET SALMONELLOSE
La PULLOROSE est une maladie microbienne qui, a partir de l'ovaire infecté des femelles, se transmet par l'oeuf. Surtout rencontrée chez la poule qui est spécialement sensible, elle a assez souvent été vue chez le faisan bien plus rarement chez les autres oiseaux gibiers. A la suite de mesures généralisées de dépistage chez les reproducteurs (hémoagglutination), elle est devenue très rare chez la poule, surtout dans les grands élevages. Elle a en même temps et pour les mêmes raisons, régressé chez le faisan. Elle peut encore se rencontrer dans de petits élevages où les mesures de dépistage ne seraient pas ou seraient mal prises. La pullorose se manifeste par de la mortalité des jeunes poussins surtout dans les 10 premiers jours, et jusqu'à 3 semaines; il n'y a pas de symptômes caractéristiques, car la diarrhée blanche, la prostration, la recherche de la chaleur, peuvent avoir bien d'autres causes. Les lésions nodulaires du coeur, des poumons, sont assez caractéristiques, mais nullement constantes, et guère visibles avant l'âge de 8 à 10 jours. Les sujets survivants ne doivent jamais être gardés pour la reproduction. Le diagnostic exact est du ressort du laboratoire.
La SALMONELLOSE est due a des microbes voisins, et souvent à S. Typhi Murium, et peut être observée chez tous les oiseaux gibiers. Elle ne se transmet pas par l'ovaire, mais par la coquille des oeufs souillée par les microbes provenant de l'intestin de la poule, et qui pénètrent dans l'oeuf en cours d'incubation ; la contamination après la naissance est également possible. La mortalité peut être plus tardive que dans la pullorose ; les symptômes sont également peu précis, et les lésions nodulaires rares. Le diagnostic doit être fait par le laboratoire. La localisation de la maladie n'étant pas ovarienne, l'utilisation des rescapés pour la reproduction n'a pas été proscrite de facon aussi absolue que pour la pullorose car ils paraissent se débarrasser du microbe surtout avec l'aide des traitements.
TRAITEMENTS: ce sont les mêmes pour les deux maladies. L'emploi d'antibiotiques pendant 6 à 10 jours dans l'eau permet en général d'enrayer la mortalité. La désinfection systématique des oeufs (fumigation de formol ou trempage) est recommandable à titre préventif. Pour la pullorose, le dépistage par hémoagglutination est impératif; la méthode est infidèle pour la salmonellose et inapplicable en pratique.
Perdrix grise.
AFFECTIONS ET MORTALITE CHEZ LES JEUNES
On a trop tendance à attribuer les mortalités chez les tout jeunes oiseaux à la pullorose.
Il faut bien savoir que tout jeune oiseau malade présente les mêmes symptômes et spécialement la diarrhée blanche. On est souvent en présence des troubles suivants:
HEPATITE: Un accident d'élevage (froid, surchauffe, erreur d'alimentation) a presque toujours des répercussions digestives avec hépatite (foie jaune mastic) et cela d'autant plus que l'aliment est plus riche en protéines ; ces accidents sont fréquents surtout les 3 premiers jours.
OMPHALITE: C'est la persistance du sac vitellin, souvent due à son infection; le sac vitellin est gros, à contenu liquide, trouble, grumeleux, parfois verdâtre. Il y a en plus hépatite. La mortalité est souvent élevée mais ce n'est pas une maladie contagieuse. Les sujets infectés meurent mais ne contaminent pas les autres. Pour l'éviter, il faut veiller à la propreté des incubateurs et des nids.
La désinfection de l'ombilic à la naissance est une mesure illusoire.
LES MALADIES INFECTIEUSES DES ADULTES
En pratique, tous les oiseaux sont sensibles à certaines grandes maladies: la typhose, la choléra (ou pasteurellose), la streptococcie, la colibacillose. Toutes sont dues à des microbes et donnent les mêmes symptômes :
‑ mortalité souvent importante et rapide,
‑ diarrhée blanchâtre, crayeuse ou verte,
‑ somnolence, abattement.
Le diagnostic n'est possible qu'au laboratoire en recherchant le microbe.
En pratique, devant toute mortalité d'allure épidémique, on peut employer sulfamides ou antibiotiques ou les deux ; ce traitement agit dans la plupart des cas.
LES MALADIES RESPIRATOIRES DES ADULTES
Les maladies du type coryza peuvent atteindre les divers oiseaux gibiers; cela n'est pas certain pour la maladie respiratoire chronique ; la caille y est résistante; le faisan est sans doute le plus menacé.
Les symptômes de cette affection sont :
Une respiration ronflante, l'écoulement nasal, les abcès des yeux. En outre, les malades maigrissent, la ponte s'arrête. En général, la mortalité est faible. Souvent, le colibacille complique les choses et la maladie devient plus grave, la mortalité plus importante.
A l'autopsie, on trouve :
Péricardite (coeur dans une peau blanchâtre ou jaunâtre), périhépatite (pellicule blanchâtre sur le foie), et surtout des dépôts purulents ou des masses dures sur le côté de la paroi abdominale (dans les sacs aériens). Ces maladies sont extrêmement contagieuses et il est presque impossible de s'en débarrasser. Les désinfections sont illusoires.
Dans le coryza proprement dit, on observe de l'écoulement nasal et de l'enflure des yeux.
TRAITEMENT: antibiotiques dans l'eau de boisson. La prévention passe par l'usage régulier de compléments alimentaires à base d’extraits végétaux, capables de stimuler les défenses immunitaires des oiseaux.
LA PESTE AVIAIRE
En Europe, on désigne souvent sous ce nom une maladie voisine, qui est en réalité la maladie de Newcastle. Tous les oiseaux y sont sensibles et elle a été observée chez le faisan et la perdrix. Elle est inoculable à la caille.
En général, il y a forte mortalité avec:
‑ respiration fortement ronflante,
- diarrhée verte,
- troubles nerveux.
Il n'y a pas de traitement mais seulement une vaccination préventive très efficace, conseillable dans les régions où la maladie est fréquente chez les poules.
Chez la perdrix, il ne faut jamais employer le vaccin souche Hitchner, trop virulent pour cet oiseau, et qui est le vaccin le plus souvent employé chez les volailles. Il provoque, chez la perdrix, une maladie grave et mortelle. Il faut impérativement vacciner avec le vaccin «La Sota».
DIPHTERIE - VARIOLE
Maladie bien connue, se manifestant par des pustules sur la tête et parfois sur les pattes. Parfois, fausses membranes jaunâtres dans le bec. Souvent peu grave, elle le devient en cas de complications.
Le traitement avec antibiotiques est souvent efficace, joint au traitement local des lésions.
Dans les élevages atteints, la vaccination préventive peut rendre des services certains. La diphtérie‑variole a été observée chez tous les gallinacés, en particulier le faisan, les perdrix, la caille.