La journée de grève et de manifestation du 24 juin contre le projet de loi sur les retraites marque un tournant dans la mobilisation. Le nombre de grévistes dans le secteur privé, comme dans le public, les deux millions de manifestants dans tout le pays, tout indique qu’un saut qualitatif important a été franchi dans la construction du rapport de forces. Malgré la date tardive, les cortèges ont été partout beaucoup plus importants que le 27 mai, de deux à trois fois plus nombreux. L'ensemble des manifestants avait un seul mot d'ordre : “ Retrait du projet de loi ”. Il est clair que le projet de loi présenté par le gouvernement a provoqué un choc, un sursaut.
Le 24 juin a redonné confiance et indique que tout est encore possible.
Ce gouvernement est illégitime
Le gouvernement misait sur la coupe du Monde de Football et l’approche de la période estivale pour “ endormir ” la majorité de la population : il en est pour ses frais ! Face à cette mobilisation d'ampleur, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Selon Fillon et Woerth, “ aucune mobilisation ne réglera le problème démographique que pose la question des retraites ” affirmant ainsi que la mobilisation “ ne change évidemment rien à la volonté du gouvernement ” d'augmenter l'âge légal du départ à la retraite.
Et pourtant, on le voit : ce gouvernement est de jour en jour plus illégitime. Après avoir été sanctionné dans les urnes, il est rattrapé par les affaires comme le montre l'affaire de fraude fiscale Bettencourt - Woerth, symbole des liens privilégiés entre ce gouvernement de droite et les classes dirigeantes capitalistes.
Construire une riposte d'ensemble vers la grève générale
Pour faire échouer ce gouvernement, il faut taper encore plus fort. Pendant l’été, les initiatives doivent se poursuivre dans tout le pays comme le proposent les collectifs unitaires Attac-Copernic avec les rassemblements des “ lundis au Soleil ”. Mais aussi autour du 13 juillet, lors de la présentation en conseil des ministres du projet de loi.
Les manifestants du 24 juin n’étaient pas dans la rue pour un baroud d’honneur, un petit tour et puis s’en vont. Cette journée n’est qu’un début. Une idée gagne du terrain : il est possible de se battre et, pourquoi pas, de faire reculer ce gouvernement, imposer le retrait du projet de loi ! Mais, pour cela, il faut préparer un mouvement d’ensemble, une grève générale, un affrontement avec ce gouvernement. C’est le rapport de forces qui obligera le gouvernement à céder. Dans ce sens, c’est lors du démarrage du débat parlementaire en septembre que nous devons construire une mobilisation encore plus forte pour faire échouer ce gouvernement qui, à l’inverse de Robin des Bois, vole les pauvres pour donner aux riches.