Après un tour général sur la toile pour y lire les nombreux articles sur cet immense roman, je me sens découragée, totalement écrasée par ce chef d'oeuvre absolu dans lequel je me suis immergée. La tentation est grande de recopier l'un des résumés qui soit à la fois le plus complet et le plus concis que j'aie pu trouver mais finalement j'ai choisi de renoncer au billet exemplaire pour ne faire part ici que de mon état d'esprit du moment, celui d'une lectrice qui a rejoint une lecture commune avec Keisha , Zarline, et d'autres blogueuses (les noms suivront) et qui n'en est encore qu'au premier volume: celui des fêtes et des bals, des grandes réceptions et de la comédie des apparences mondaines, de la menace de la guerre prochaine contre les troupes napoléoniennes aussi qui viennent de fouler le sol de la Sainte Russie. Je ne lis pas, je déguste.
Quelques phrases qui m'ont plu: Anna Mikhaïlovna la serrait déjà dans ses liens et pleurait. La comtesse pleurait aussi. Elles pleuraient parce qu’elles étaient amies; parce qu’elles étaient bonnes ; et parce que, amies d’enfance, elles avaient à s’occuper d’une chose si vile: l’argent; et parce que leur jeunesse s’était enfuie… Mais leurs larmes à toutes deux étaient douces. /
Le salon d’Anna Pavlovna s’était peu à peu rempli.Toute la haute société de Pétersbourg était là, des gens les plus divers par l’âge et le caractère mais tous pareils quant au monde auquel ils appartenaient. /
Chacun des invités accomplissait le rite de saluer cette tante que personne ne connaissait, qui n’intéressait personne et dont personne n’avait besoin. Anna Palovna assistait aux salutations avec une attention triste et solennelle en approuvant en silence. Ma tante parlait à tous en termes identiques de leur santé, de la sienne propre et de celle de Sa Majesté l’impératrice qui, grâce à Dieu, était aujourd’hui meilleure. Tous ceux qui s’approchaient sans manifester de hâte par politesse, quittaient la vieille dame avec le sentiment de soulagement qu’on éprouve après avoir rempli un devoir pénible, pour ne plus s’occuper d’elle de toute la soirée /J'envisage maintenant de regarder les deux versions filmées inspirées de ce récit. Celle de King Vidor, de 1956, avec Audrey Hepburn, Henry Fonda et Mel Ferrer.
Musique de Nino Rota
Parution: 1865-1869 , 1572 pages
(Le cercle du Bibliophile,Tome premier, trois parties, 381 pages)
Traduction par Elisabeth Guertik