Le 22 juin 2010 est une date particulière. Pas seulement parce qu'elle correspond à l'épilogue de la très courte et non moins pitoyable aventure française à la Coupe du Monde. Non, ce mardi 22 juin 2010 marque avant tout le jour où Thierry Henry a porté le maillot de l'équipe de France pour la dernière fois.
L'équipe de France est au centre de tous les débats. Une équipe qui n'en est pas une, un sélectionneur qui n'en est pas un, une Fédération dirigée par un incompétent notoire, des clashs, une grève de l'entraînement... Toute cette mascarade s'est enfin arrêtée. De son côté, sans bruit aucun, Thierry Henry a certainement disputé son dernier match en sélection. Dans l'indifférence la plus totale.
Après avoir vécu une saison galère à Barcelone où il est rapidement devenu le
remplaçant du remplaçant, Thierry Henry voulait réussir une grande Coupe du Monde, sa quatrième consécutive, une première dans l'histoire du football français. Malheureusement, son faible temps
de jeu en Catalogne a eu raison de sa grande expérience et de son glorieux passé. Prévenu par Domenech avant l'annonce de la liste des 30 qu'il ne serait pas titulaire en Afrique du Sud, le
meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France (123 sélections, 51 buts) a tout de même souhaité faire partie de l'aventure. Résultat, il a débuté les trois matches de préparation ainsi que
les trois matches du groupe de la France sur le banc, et ce malgré un secteur offensif en déliquescence. Il a ainsi pu observer ses coéquipiers s'enfoncer dans la médiocrité et la bêtise, que ce
soit sur le plan sportif ou extra-sportif.
Un triste épilogue
Respecté par la grande majorité du groupe, Henry, d'habitude si influent, a semble-t-il préféré rester en retrait, se faisant notamment très discret suite aux nombreux événements pathétiques qui ont fini de ridiculiser tout un pays. L'histoire de Thierry Henry avec l'équipe de France a commencé le 11 octobre 1997 lors d'un match amical à Lens contre... L'Afrique du Sud. Comme un clin d'oeil, c'est contre cette même équipe que cette belle histoire a pris fin. On aurait simplement aimé assister à un meilleur dénouement pour un joueur qui a tant donné. Entré en début de seconde période alors que la qualification pour les huitièmes de finale était déjà loin, l'attaquant s'est vu offrir le brassard de capitaine, signe de l'estime de ses coéquipiers à son égard. Un bien faible hommage pour l'un des plus grands palmarès du football français qui aurait sans doute dû prendre sa retraite internationale deux ans plus tôt.