Eric Woerth se débat comme un beau diable ans un bénitier. On veut bien croire qu'il n'ait rien commis de répréhensible mais le spectacle qu'il nous donne l'accable :
- sa femme, d'abord, recrutée par la société qui gère les comptes de Mme Bettencourt alors qu'il est ministre du budget puis nommée, il y a quelques semaines, au conseil de surveillance de Hermès. L'aurait-elle été si elle n'avait été la femme du ministre du budget?
- ses dîners ensuite : combien de contribuables en difficulté peuvent espérer dîner dans l'intimité avec le ministre du budget à quelques jours d'un contrôle fiscal? et si dans ces dîners on n'y parle pas un peu d'argent, alors il faudra nous raconter la conversation,
- ses mensonges (demi-vérités ou oublis) enfin : il n'était pas au courant du dossier de Mme Bettencourt mais il avait demandé une enquête fiscale sur François-Marie Basnier… Tien donc!
Il n'y a peut-être pas d'enrichissement personnel, pas d'intervention illégale auprès des services fiscaux, mais il y a bien connivence avec les plus fortunés et exploitation de ces relations pour faire avancer (ne serait-ce que de manière passive) la carrière de ses proches, en l'espèce de sa femme.
On nous dit qu'Eric Woerth est attaqué pour la réforme des retraites. S'il y tenait vraiment, il partirait. Et Nicolas Sarkozy renverrait ce gouvernement qui prend l'eau de toutes parts. Des cigares de l'un aux voyages de l'autre, en passant par les permis de construire douteux, les nominations farfelues (comme celle du fils de l'ineffable Bachelot) et par les dîners privés du ministre du budget, il y a motif à changer une équipe qui ressemble de plus en plus à celle qui nous a mené au désastre en Afrique du Sud.