En ces temps de commémorations de l’appel du 18 juin, les hommes politiques n’ont jamais eu la fibre aussi gaulliste, pensant sans doute que mettre leurs pas dans ceux du Général, pourrait leur permettre de renouer avec une certaine respectabilité. Mais cette posture d’hériter est-elle rentable politiquement ?
Interrogés sur la question du gaullisme par l’IFOP, les français sont assez catégoriques : pour 45 % d’entre eux, le gaullisme est « un courant d’idées revendiqué par certaines personnalités politiques mais qui ne veut plus dire grand-chose ». 28% jugent même que ce courant est dépassé. Seuls, 27% estiment que le gaullisme est toujours « quelque chose toujours d’actualité qui représente un courant d’idées important dans notre pays ».
Alors pourquoi tant d’empressement de la part de nos dirigeants à se revendiquer d’un courant qui ne suscite pas l’adhésion de nos compatriotes ?
La sensibilité au gaullisme est fortement corrélée à l’âge. Les plus âgés sont aussi les plus sensibles au gaullisme. Or, les plus de 65 ans forment précisément le cœur de cible de l’électorat UMP ; Les références ont donc pour vocation à reconnecter avec ces 36% de seniors qui considèrent ce courant comme toujours d’actualité.
Mais le gaullisme a aussi un autre atout aux yeux des politiques : c’est une référence plus universelle avec une capacité d’attraction non négligeable auprès des couches populaires. Que 31% des employés, 34% des électeurs de Force Ouvrière jugent le gaullisme comme toujours d’actualité, démontre le potentiel de ce concept auprès d’une population par ailleurs pour le moins partagée vis-à-vis des politiques de droite.
Se présenter comme gaulliste, c’est donc pour les politiques de droite esquiver les réflexes partisans, transcender les étiquettes et ratisser plus large que dans leur simple camps. Un concept intéressant donc, mais aux contours bien larges. Reste pour transformer l’essai un enjeu de taille : réactualiser les valeurs du gaullisme aux défis de notre époque pour lui donner plus de consistance.