Selon un rapport établi par le cabinet de conseils stratégiques McKinsey basé à Casablanca, qui s’est imposé comme le bureau de conseil préféré de l’Etat, les promoteurs immobiliers réalisent des marges extraordinaires au Maroc. Ainsi que le montre le tableau de gauche, ils encaisseraient entre 15 et 20 % de leur investissement sur le logement social, 25 à 30 % pour le logement de bas standing, 30 à 50 % concernant le moyen standing, pour atteindre... 40 à 100 % sur le haut standing.
La Fédération nationale des promoteurs immobiliers présidée par Youssef Iben Mansour (au centre) a adressé de vives critiques envers ces conclusions, réclamant davantage d'objectivité et de clarté. Mais un important promoteur immobilier de Casablanca a organisé un point de presse pour déclarer aux journalistes que la marge qu’il pratique sur le logement social ne dépasse pas... 25 %. Pas mal quand même !
Il est normal, et vital pour leur existence, que les entreprises réalisent des bénéfices. Mais pas à ce point là ! Le cabinet McKinsey l'a bien compris, lui qui prône l’intervention de l’État pour le haut standing et l’immobilier industriel et commercial, afin que la variation des prix soit régie uniquement par la valeur économique de l’immobilier. Cette mesure paraît indispensable, encore qu'il y ait souvent loin des bonnes intentions à leur réalisation. Les acheteurs potentiels seraient donc bien inspirés de réfléchir à deux fois avant de se lancer dans la solution la plus facile, à savoir l'acquisition de biens appartenant à un programme qui paraît alléchant de prime abord (à droite la Marina d'Agadir). Qu'ils sachent ce qu'ils paient au promoteur ! Pour ma part, je reste convaincu que la solution la plus économique consiste à gérer soi-même son projet (voir Maison à vendre avec 2'000 mètres carrés ou 4'500 mètres carrés). Il est clair qu'il faut y investir aussi de la volonté !