L'affaire Bettencourt - Woerth nous permet de nous interroger sur les mécanismes fiscaux à l'oeuvre dans la France de 2010. Il ne s'agit pas de porter de jugement de valeur, mais de comparer pour essayer de débroussailler les choses.
Madame Bettencourt dispose d'une fortune estimée à 10 Milliards (prenons une fourchette basse). L'affaire nous révèle qu'elle paye en moyenne 40 millions d'impôts annuels. Cela peut sembler beaucoup au premier abord. Toutefois, essayons d'analyser ce que paye un Français disposant d'un patrimoine "moyen" valorisé à 100 000 euros (Plutôt 147 000 euros selon Jacques Marseille), et disposant d'un revenu "moyen" lui aussi, disons de 2000 € / mois. Ce français paye en moyenne 17% d'impôts sur ses revenus soit environ 4000 € / an.
On peut se poser alors la question, est-ce l'impôt de Madame Bettencourt qui est faible ou celui qui pèse sur les Français qui est insoutenable ?
Je tiens à vous rappeler ici deux posts précédents qui mettent en lumière des données peu voire pas du tout commentées par le dictat politico-médiatique, tout d'abord celui sur le nombre de Français par "tranche de patrimoine".
Depuis que j'ai posté ce graphe (Février 2009) j'ai d'ailleurs noté avec soulagement la parution de ce post de fakir sur Backchich "la lutte des classes révélée" qui confirme qu'avec un peu de travail et l'utilisation de connaissances relativement basiques en mathématiques, on pouvait arriver à voir la réalité au travers des prismes (volontairement ?) déformants que nous distillent les "maîtres des données officielles"...
Et puis le second, qui, il me semble est au moins aussi fondamental que le premier, à savoir "le grand fossé et la population tampon" :
Chacun en tirera l'analyse qu'il veut, je vous donne seulement mon sentiment : l'Etat et le système monétaire en vigueurs sont un moteur à deux temps, dont le but est de broyer l'aspiration à la liberté. Et il n'est pas étonnant qu'on ait le vague sentiment que tout part en vrille, tandis qu'aucune alternative véritable n'est audible de quelque bord que ce soit.
Comment voulons nous que les choses changent, quand ce sont ceux là même qui sont éligibles, et susceptibles de changer les Lois qui détiennent la position dominante ? Sans un remodelage fin de la séparation des pouvoirs démocratiquement accessibles, allant jusqu'aux pouvoirs judiciaires, budgétaires, économiques, ce ne sera pas possible. Par exemple des députés qui votent eux mêmes leur propre rémunération sur le dos d'un état "en faillite" comme dit l'autre, c'est le comble de l'insulte publique !
Avec cette analyse je ne peux m'empêcher, allez savoir pourquoi, de penser aux Latifundios et aux jornaleros, réminiscences de cours d'Histoire Hispanique...