"Je t'aime" au Théâtre14 et au Lucernaire : Une paire de gifles/ 30 Citations de Sacha Guitry
Publié le 27 juin 2010 par NathpassThéâtre sur Webthea
Par Gilles Costaz
Je t’aime de Sacha Guitry
Une curiosité
Paris, Théâtre 14, jusqu’au 10 juillet
Il y a sans doute bien longtemps qu’on n’avait pu voir cette pièce oubliée de Sacha Guitry, Je t’aime. D’ailleurs, tout porte à croire que nous la voyons ici allégée, puisqu’elle est donnée comme une pièce en cinq actes, alors que la soirée est assez brève. L’essentiel a dû être gardé, c’est-à-dire le cri d’amour que l’auteur pousse à l’intention de son épouse et partenaire d’alors, Yvonne Printemps. L’histoire se résume au défilé triomphant de deux amants heureux que tout leur entourage jalouse. « C’est épouvantable des gens qui s’aiment pour des gens qui ne s’aiment pas », dit Guitry qui fait défiler à côté de ses héros un couple fatigué par le temps et un pique-assiette particulièrement ingrat. En contraste, il donne à voir le bonheur de ces jeunes mariés qui ne se refusent rien : ni l’amour, ni la richesse, ni l’art de rire des jaloux.
Cette pièce est seulement une curiosité. Elle touche par sa sincérité : Guitry ne rit pas de l’amour, il aime. Elle fait rire par certains de ses tableaux caustiques. Mais elle est construite d’une manière un peu lâche, comme on conte et non pas comme on construit. La mise en scène d’Eric-Gaston Lorvoire table surtout sur l’accélération du rythme. Un peu âgé pour le rôle principal, Gérard Lartigau fait briller les mots d’esprit en s’amusant des conventions du genre. Valentin Sauca a un charme venu d’on ne sait quel pays de l’Est et plutôt plaisant. Jean-François Guilliet, Marie-Christine Danède et Jacques Fontanel, excellent dans le rôle de deuxième plan le plus important (le profiteur), composent des utilités savoureuses. Mais il faut avoir un attachement profond à ce temps désuet pour ne pas suivre ces bisbilles élégantes d’un air détaché.
Je t’aime de Sacha Guitry, mise en scène d’Eric-Gaston Lorvoire, décor de Pierre-Yves Leprince, lumières de Christian Mazubert, avec Gérard Lartigau, Valentine Sauca, Marie-Christine Danède, Jean-François Guilliet, Jacque Fontanel.
Théâtre 14-Jean-Marie Serreau. Tel : 01 45 45 49 77, jusqu’au 10 juillet (1 h 15).
Sans hésiter si vous voulez-voir du Guitry du Sacha Guitry qui n'est pas où l'on a voulu l'assigner le réduire, c'est un élégant, un amoureux de la légèreté et du plaisir d'aimer, un amoureux du théâtre qui surtout ne se prend pas au sérieux... ni collabo ni misogyne ni égocentrique ni facile... un excellent directeur d'acteurs selon Truffaut.
C'est un homme qui savait faire rire et ce n'est pas rien. Vous pouvez aller au Lucernaire je l'ai déjà dit ici, voir le spectacle composé de 4 de ses courtes pièces dont "Une paire de gifles" et intitulé : Sacha Guitry.
*Personne autour de moi, jamais, ne s'est rendu compte à quel point j'aurais pu être malheureux si je l'avais voulu.
*Il y a des femmes dont l'infidélité est le seul lien qui les attache encore à leur mari…
*C'est très joli la fidélité, mais c'est une arme à double tranchant. Combien de gens se croient tout permis dans leur mariage sous le prétexte qu'ils sont fidèles !
*Je ne me mets jamais en colère car je m'aime trop
pour me mettre hors de moi!
*Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont généralement des gens dont on n'a pas besoin…
*Avez-vous remarqué que, lorsqu'on fait rétablir
une conversation téléphonique coupée, on s'aperçoit qu'on s'était tout dit!
*La plus grande saleté qu'on puisse faire à un homme qui vous a pris votre femme, c'est de la lui laisser!
* Il y a des gens qui parlent, qui parlent, qui parlent -jusqu'à ce qu'ils aient enfin trouvé quelque chose à dire…
* Je crois que les femmes sont faites pour être mariées
et que les hommes sont faits pour être célibataires…
C'est de là que vient tout le mal!
* Etre riche, ce n'est pas avoir de l'argent, c'est en dépenser…
* Le bonheur à deux, ça dure le temps de compter jusqu'à trois…
* En cherchant bien, on trouverait à la plupart des bonnes occasions des circonstances atténuantes…
*J'ai déchiré le testament que je venais d'écrire. Il faisait tant d'heureux que j'en serais arrivé à me tuer pour ne pas trop les faire attendre.
*Quand l'un des deux s'en va, c'est que l'autre s'ennuie. Et quand l'autre s'ennuie c'est qu'il est malheureux. Or, lorsque l'un est malheureux, le devoir de l'autre est de l'abandonner… afin qu'il soit moins malheureux.
*Un assassin, c'est un cambrioleur qu'on dérange.
*Je ne cesse de penser que je ne pense plus à toi.
*Ce qui ne tolère pas la plaisanterie supporte mal la réflexion.
*Mes ennemis, ma fois, me font beaucoup d'honneur : ils s'acharnent après moi comme si j'avais de l'avenir !
*Si vous êtes un jour traité de parvenu, tenez pour bien certain que vous serez arrivé.
*Si vous croyez que ce n'est pas parler de soi que de donner son opinion sur autrui.
*Si une femme est malheureuse, elles lui font du bien. Mais si une femme est heureuse, elles en disent du mal.
*Être parisien, ce n'est pas être né à Paris, c'est y renaître.
*On écoute mieux lorsque l'on est caché.
*Les femmes désirent ce qu'elles aiment, les hommes aiment ce qu'ils désirent.
*Une femme doit avoir trois hommes dans sa vie :
- un de soixante ans pour le chèque ;
- un de quarante ans pour le chic ;
- et un de vingt ans pour le choc.
*C'est une erreur de croire qu'en parlant bas à l'oreille de quelqu'un qui travaille on le dérange moins.
*Il vaut mieux penser à la mort le matin, parce que le soir, ce serait trop triste
*Ce qui probablement fausse tout dans la vie c'est qu'on est convaincu qu'on dit la vérité parce qu'on dit ce qu'on pense
*Je suis comme tous les êtres qui souffrent j'aimerai souffrir davantage encore. Quand on a très mal, on a cette impression, fausse probablement, que si l'on avait encore plus mal, on finirait par épuiser sa douleur.
*Le théâtre est né de l'Eglise. Elle ne lui pardonnera jamais. Jalousie de métier.