Après les divins calamars frits de la guinguette et le bal populaire de Velpeau, hier soir, je décide de finir mes vacances en beauté en allant voir L'Illusionniste aux Studios. J'avais aimé Les Triplettes de Belleville, avec la référence à Jour de fête. Je me suis dit qu'un scénario de Jacques Tati jamais tourné, adapté en film d'animation par Sylvain Chomet, ça ne pouvait pas être mauvais. Que c'était même indispensable, et ce d'autant plus que j'ai dîné sur la plage de M. Hulot, pas plus tard que jeudi.
La magie, c'est d'abord de revoir Tati à l'écran, tantôt M. Hulot quand il se débat, maladroit et distrait, avec certains objets technologiques, tantôt Tatischeff, c'est-à-dire lui-même, mélancolique, nostalgique d'un monde qui lui file dans les doigts. Celui du music-hall, du rêve et de la poésie. Il y a dans ce film la quintessence de Jacques Tati, comme si Sylvain Chomet était le dépositaire légitime de sa mémoire. Par un tour de passe-passe, il fait revivre Tati sans renier son propre univers. Une alliance heureuse et complice. Il y a de la magie jusqu'au générique… même au-delà. Ne partez pas avant.