Les larmes noient la terre
Aride de sang
Et les cendres et la poussière
Se mêlent dans un onguent
Cramoisis et chaud
Le chat qui miaule
Le loup qui hurle
Sous l'éclat de la vestale d'argent
Tout n'est que grandiose pathétique
Car à la fin
La lumière n'est qu'une larme avalée
Par les yeux du chat.
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J'ai l'esprit tourné vers les vapeurs sulfureuses
L'âme tachée de mercure oxydé
Et le corps gorgé de sang
C'est au rythme des divagations éthérées
Que je m'endors
Au sein d'une toute puissante
Pensée collective.
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Et rigide et géométrique
Est la lame de fond qui cherche
A trancher la terre engourdie
Spontanément l'écume se forme
Respire et disparaît
Naissance de quelque chose
Issue d'un néant violent et tributaire
D'infimes instants volés.
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C'est dans une flamme ardente et monstrueuse
Que je me roule et consume mon âme
Ecrasé par terre par une gravité sans nom
Je me réjouis d'avance voyant
Ma fin approcher.
N'y a-t-il point de salut
Dans la vision d'une aube sanglante
Qui rougit le sang sombre
Qui coule dans nos veines.
Et que le divin scrutateur
Se rassure et aille se recoucher
Rien de plus aseptisé que le givre
Qui baigne mon coeur en enfer.