Magazine Cinéma
En salles : Deux des meilleures équipes du monde de l’animation s’apprêtent à s’affronter dans nos salles obscures. Dreamworks contre Pixar, les ogres contre les jouets, la compétition s’annonce passionnante ! (contrairement à l’autre…).
Le 30 juin : allez les verts !
Depuis 2001, nous sommes habitués à retrouver tous les 3 ans le géant vert de Dreamworks dans ses nouvelles aventures. Le 3e opus nous avait laissé un peu mitigés en 2007, on sentait clairement un essoufflement dans l’histoire, les personnages, l’animation ne progressait pas malgré un budget multiplié par 2… Bref, on attend l’ogre au tournant. La 3D peut-elle sauver une franchise en déclin ? Pas sûr…
Synopsis
Shrek s’ennuie. Shrek est devenu un ogre domestique, un peu pantouflard, enfouie dans la routine comme on peut s’enfouir dans un marais. Il ne fait plus peur aux villageois. Pire, il est devenu une attraction touristique et regrette amèrement le temps ou il était la terreur du royaume. Le jour où il accepte de pactiser avec Tracassin, un sournois petit lutin tout droit sorti des aventures de Oui-Oui, il se retrouve propulsé dans un monde parallèle dans lequel les ogres sont pourchassés, où Tracassin est roi et où Fiona et son bien-aimé ne se sont jamais rencontrés… Shrek va devoir déjouer le mauvais sort de Tracassin et retrouver son monde et l’amour de sa vie !
Rien de neuf dans le Marais…
Shrek a perdu son charme. Dans les 2 premiers films, les scénaristes Ted Elliot et Terry Rossio avaient réussi à nous transporter dans cet univers où les contes de fées sont maltraités et parodiés à outrance. On a adoré ça. Dans Shrek le Troisième, les nouveaux scénaristes n’ont pas su renouveler ni l’histoire, ni les personnages. Malheureusement ce 4e et dernier volet ne relève pas le niveau, on assiste maintenant à la suite des aventures de Shrek et ses amis Fiona, l’âne et le chat potté en ayant totalement perdu de vue ce qui faisait l’attrait et l’humour unique de cette saga : la transgression, le piétinement sans concession des héros de notre enfance. C’est ce qui s’appelle s’endormir sur ses lauriers.
Le 14 juillet : la révolution des jouets !
En 1995, Toy Story révolutionnait le cinéma en étant le premier long métrage entièrement réalisé en images de synthèse. 15 ans plus tard, Buzz et Woody n’ont pas pris une ride !
Synopsis
Andy a grandi. Et oui ça fait 10 ans que vous ne l’avez pas vu donc autant vous dire qu’il a la moustache naissante et la voix qui mue. Il a 17 ans et est sur le point de partir pour l’Université.Alors qu’il achève ses cartons pour son départ vers une nouvelle vie (dans laquelle il va certainement se consacrer désormais aux filles et aux beuveries…) un choix cornélien s’impose à lui : que faire de ses vieux jouets qu’il a tant aimés ?
C’est ainsi que Buzz, Woody et tous les autres se retrouvent… à la crèche ! Très vite, ils ne vont pas supporter les bisous baveux et les petits doigts boudinés de tous ces bambins qui les maltraitent plus qu’ils ne jouent avec eux. Il devient urgent d’échafauder un plan pour leur échapper au plus vite…
Nouvelles têtes et nouvelles voix
Contrairement au géant vert de Dreamworks, les petits malins de Pixar avaient un plan depuis le début. Ils savaient qu’il suffisait de faire grandir Andy de film en film pour faire évoluer les personnages principaux. Car c’est bien autour de ce héros qu’on ne voit (presque) jamais que les histoires se construisent. Dans le 1er opus, Woody défendait sa place de jouet préféré face à un Buzz flambant neuf. Dans Toy Story 2, Buzz volait au secours de son ami, kidnappé par un collectionneur, afin de le ramener auprès d’Andy avant que celui-ci ne rentre de vacances. Dans le Toy Story 3, les jouets doivent s’échapper d’une crèche où ils ont été envoyés par mégarde au lieu d’être sagement rangés dans le grenier en attendant de pouvoir jouer avec la progéniture d’Andy.
C’est là aussi qu’on sent que Pixar exploite une source intarissable, puisque chaque nouveau film voit apparaître son lot de nouveaux jouets autour du Cinq majeur (Buzz, Woody, Monsieur Patate, Rex et Zig-Zag). Après avoir enrôlé Jessie, Barbie et le maléfique Zurg dans le second volet, ils sont rejoints cette année par Ken, Rictus et Lotso, l’ours qui sent la fraise, afin de les « guider » dans la garderie.
On s’amusera à reconnaître les voix françaises choisies pour ces nouveaux venus : Benoît Magimel est parfait en Ken (Frédérique Bel est Barbie), mais c’est surtout Grand Corps Malade qui retiendra notre attention en prêtant sa voix au clown Rictus qui nous révèlera dans un slam épique la personnalité complexe de l’ours Lotso !
Et la 3D dans tout ça ?
Personnellement, j’ai toujours trouvé que la 3D n’apportait pas une différence énorme sur un film d’animation. Dans les 2 films, on sent que certaines scènes ont clairement été développées avec l’intention d’un rendu spectaculaire en 3D et ça fonctionne très bien. Maintenant on n’éprouve pas à mon avis de plaisir supplémentaire à voir ces œuvres en 3D…
En conclusion, Toy Story 3 à ne pas rater, n’arrivez pas en retard sous peine de manquer l’excellent « Jour & Nuit » le traditionnel court métrage Pixar. Quant à Shrek 4, à voir pour 3€ pendant la fête du cinéma (qui a démarré le 26 juin jusqu’au 2 juillet).
Marsellus Wallace