Il est tombé à point, ce tout premier roman de
Marie-Florence Gros ! Juste pour la Saint-Valentin, ce jour qu’on voudrait exceptionnellement marqué d’un amour qu’on voudrait voir durer toujours !
S’agit-il d’une histoire où les amants se rapprochent, comme le titre semble vouloir le suggérer ? Pas tout à fait… car au moment où ils se rencontrent, c’est déjà la fin de leur histoire,
et cela, Andréa ne le sait pas encore.
Andréa vient d’emménager dans son appartement. Encore au milieu des cartons, elle est témoin d’un accident : son voisin se fait renverser juste sous son nez. C’est tout naturellement qu’elle
prendra de ses nouvelles dès le lendemain. Tout sourire, il lui ouvre la porte. Puis, très vite, ils emménagent ensemble.
Pour le lecteur, c’est une histoire qui commence. Pour Nestor, c’est ici que son histoire d’amour s’achève avec Andréa. La littérature s’en mêle et le temps s’inverse. Le lecteur est à la fois
surpris et dérouté par cette temporalité anormale. On ne sait plus bien ce qui change et nous met en péril car, en ouvrant le livre de Marie-Florence Gros, on découvre deux histoires qui évoluent
à contresens, et l’on signe un contrat de lecture fort inhabituel. Qui doute le plus ? Celui qui révèle ou celui qui découvre ?
Marie-Florence Gros signe un roman ambivalent tout à fait réussi et surprenant, pour un premier essai, où l’on voudrait pour les personnages que le présent s’éternise, car il est le seul salut
possible à leur amour.
Le bonheur n’est-il seulement possible qu’à condition de bannir le passé comme l’avenir, avec leur lot de regrets et de doutes ?
Le registre du coup de foudre lui va décidément très bien, et il serait dommage qu’elle le réserve aux seules chansons qu’elle écrit pour Patrick Bruel et Isabelle Boulay. ●
Éditions Héloïse d’Ormesson, 173 p., 16 € (février