Une délégation allemande du SPD de Francfort est reçue le les 2 et 3 juillet par le PS de Fontenay sous Bois.
Dans le cadre de cette visite, un Débat public est organisé le samedi 3 juillet a 15H30 a la Maison du Citoyen sur l’intégration des personnes d’origine étrangère en France et en Allemagne avec Turgut Yüksel conseiller municipal de Francfort, ex député, Akli Mellouli membre du Conseil National du PS et Jean Roger, président de l’Assouevam
A l’heure ou l’Allemagne évolue profondément sur ce sujet voila un débat aussi rare que passionnant
On ne manquera pas d’en voir un symbole dans l’évolution de l’équipe de foot allemande en Coupe du Monde
Je reprend un article du Soir de Bruxelles sur ce sujet
Une Mannschaft multiculturelle
BOURDOISEAU,CHRISTOPHE
Vendredi 18 juin 2010
L’Allemagne est fière de son équipe aux origines différentes
Fini les Klinsmann, Rummenigge, Kahn et Völler ! En Afrique du Sud, l’Allemagne présente une nouvelle génération de joueurs beaucoup plus exotiques. C’est la plus jeune équipe depuis 1934. C’est aussi la plus diversifiée. Jamais la Mannschaft n’a eu autant de joueurs d’origine étrangère. Sur 23 sélectionnés, ils représentent près de la moitié de l’équipe.
Ils sont fils de rapatriés venus de Pologne (Miroslav Klose, Lukas Podolski, Piotr Trochowski), enfants d’immigrés turcs (Mesut Özil, Serdar Tasci), réfugié de guerre (Marko Marin, venu de Bosnie), issus de familles mixtes comme Mario Gomez (père espagnol), Sami Khedira (père tunisien) ou simplement naturalisé comme Jeronimo Cacau, venu du Brésil à l’âge de 17 ans.
« Il y a moins de joueurs typiquement allemands. Cela nous fait beaucoup de bien », assure le capitaine de la Mannschaft, Philipp Lahm.
Les nouveaux venus ne sont pas sur le banc des remplaçants. Ils sont sur le terrain et ce sont même les stars de l’équipe ! L’absence de Michael Ballack, blessé, leur permet d’être encore plus présents sur la scène médiatique. On ne compte plus les portraits d’Özil, de Khedira, de Podolski ou de Klose dans la presse allemande.
Le mélange des origines et des cultures a offert un formidable élan à l’équipe nationale. « Ces joueurs sont bien allemands mais ils influencent à leur manière le jeu de l’équipe, explique l’entraineur Joachim Löw. Ils ont, en plus de leur style de jeu, des cultures et des mentalités différentes. C’est un enrichissement », ajoute-t-il.
Cette nouvelle équipe est le résultat d’un long processus. Après les mauvais résultats de la Coupe du monde de 1998 et le désastre de l’Euro 2000, la Fédération allemande de football (DFB) s’est remise en question en regardant la France « Black-Blanc-Beur » de Zidane. Les « couleurs » françaises faisaient peur à l’identité allemande mais le jeu émerveillait. « On regardait l’équipe de France avec admiration. On n’imaginait pas que c’était possible chez nous », avoue aujourd’hui l’ancien international Oliver Bierhoff, manageur de la Mannschaft.
Mais les mentalités ont évolué en Allemagne avec l’arrivée aux affaires politiques et économiques de personnalités d’origine étrangère. Avec la réforme du code de la nationalité du gouvernement Schröder, l’Allemagne a troqué son sacro-saint « droit du sang » pour le « droit du sol » en facilitant les naturalisations. Résultat : Gerald Asamoah, d’origine ghanéenne, a pu obtenir sa nationalité allemande en 2001 et faire sensation pendant la Coupe du monde de 2006 comme premier joueur d’origine africaine de la Mannschaft !
Même les conservateurs ont abandonné leur rengaine du « retour au pays » pour tous les immigrés. « L’Allemagne n’est pas un pays d’immigration », claironnaient les membres du parti d’Angela Merkel pendant les campagnes électorales dans les années 90. En découvrant la nouvelle Mannschaft, ils se félicitent aujourd’hui du contraire.
« L’équipe de football incarne notre volonté de vivre ensemble », déclare la conservatrice Maria Böhmer, chargée de l’intégration au gouvernement.
De son côté, le travail de la fédération a payé. A l’époque, l’ancien président de la DFB, Gerhard Mayer-Vorfelder, avait décidé d’ouvrir davantage les centres de formation aux jeunes issus de l’immigration. La fédération a fait de l’intégration par le football un slogan. Il s’efforce aujourd’hui de convaincre les nouveaux talents d’origine étrangère, très nombreux dans les sélections de jeunes, d’opter pour la Mannschaft. Car ils sont aussi convoités par leur pays d’origine.
La présence de joueurs d’origine étrangère – de religion musulmane pour certain – ne déclenche aucune polémique. L’extrême droite est restée muette. Mesut Özil récite des versets du Coran avant d’entrer sur le terrain : c’est une image très forte pour cette Allemagne qui fut hermétique aux mélanges des cultures jusqu’à la fin des années 1990 !
Pour les Allemands, la Coupe du monde en Afrique du Sud est une occasion de diffuser dans le monde une nouvelle image positive après le succès du Mondial de 2006 en Allemagne. La petite polémique qui a éclaté autour de l’hymne national (certains joueurs refusent de le chanter) a été très vite oubliée. La chancelière a préféré ne rien dire. Comme toujours, c’est le « Kaiser » (l’empereur) qui a eu le dernier mot : « Il est sans doute plus démocratique de laisser à chacun le choix de chanter l’hymne. D’autant plus que nous avons beaucoup de joueurs d’origine étrangère », a tranché Franz Beckenbauer.
leurs origines
Jeroimo Cacau
D’origine brésilienne, cet attaquant de 29 ans joue à Stuttgart.
Mario Gomez
Mario Gomez
De père espagnol, cet attaquant de 24 ans joue au Bayern Munich.
Sami Khedira
Sami Khedira
De père tunisien, ce milieu de terrain de 23 ans joue à Stuttgart.
Miroslav Klose
Miroslav Klose
D’origine polonaise, cet attaquant de 32 ans joue au Bayern Munich.
Marko Marin
Marko Marin
D’origine bosniaque, ce milieu de terrain de 21 ans joue au Werder Brême.
Mesut Özil
Mesut Özil
D’origine turque, ce milieu de terrain de 21 ans joue au Werder Brême.
Lukas Podolski
Lukas Podolski
D’origine polonaise, cet attaquant de 25 ans joue à Cologne.
Serdar Tasci
Serdar Tasci
D’origine turque, ce défenseur de 23 ans joue à Stuttgart.
Piotr Trochowski
Piotr Trochowski
D’origine polonaise, ce milieu de terrain de 26 ans joue à Hambourg.
David Dornbusch