Pierres sculptées énigmatiques faisant écho à ce que nous avons enfoui en nous de temps immémoriaux.
Lignes épurées et formes géométriques appellent à un inconscient qui semble nous dire que les temps des ancêtres sont à jamais révolus et les dieux enfuis parce que, nous, hommes, n'avons su les retenir par notre geste.
Notre esprit aime osciller entre un lointain passé dans lequel l'homme savait s'approprier les qualités de la nature que la spéciation lui avait fait perdre et un futur visionnaire où les puissances de l'intellect maîtriserait les forces cosmiques.
N'avons-nous pas toujours eu des goûts de démiurge ?
Mais il y a aussi la beauté des figures anthropomorphes ainsi sculptées pour nous faire croire en nos capacités à transcender, à croire que l'oeuvre d'art ouvre vers un « autre chose », un merveilleux où nous avons, de manière fugitive, un accès privilégié.
La Casa del Alabado appartient à ces lieux magiques où les architectes ont soigné atmosphères et ambiances afin de nous donner des clés de compréhension des cosmogonies précolombiennes.
Un monolithe cache l’entrée du parcours, voulant introduire le visiteur dans un univers souterrain, un inframonde où l'homme constitue cependant une potentialité.
Les salles du musée s'éclairent et s'organisent à l'image de l'ordonnancement du cosmos dans lequel cohabitent chamanes et personnages habilités à traverser les différents mondes ainsi évoqués.
Photos : Daniel Schmitt.
Photos 1 et 2 : Sculptures de pierre, Valdivia.
Photo 3 : ?
Photo 4 : Figurine Chorrera.
Photo 5, 6, 7 : Intérieur du musée.
Photo 8 : Fugurine, Jama-Coaque.