Inconnu à cette adresse, roman de Kressmann Taylor

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La critique de Claude :

C’est un petit texte (90 pages), qu’une amie enthousiaste m’a fait découvrir cette semaine.

C’est un roman par lettres, écrit par une Américaine en 1938, pour ouvrir les yeux des Américains sur la réalité criminelle du Nazisme.

Deux amis, allemands, sans doute anciens combattants de 14-18, un peu sortis d’un livre de Rilke ou Döblin, dont l’un est juif et l’autre pas, ont créé à San Francisco une galerie de peinture qui marche bien. L’un d’entre eux est revenu en 1932 à Munich, pour y établir une filiale, en plein accord avec son associé.

Tout fier de lui, il raconte ses succès professionnels et mondains, mais aussi l’humiliation de l’Allemagne de Weimar, la politique de redressement économique et « moral » de Hitler, et les liens qu’il tisse lui-même avec le Parti nazi installé au pouvoir, très démocratiquement hélas, en 1933. L’incompréhension distendra et détruira l’amitié de Max et Martin, et un drame viendra, que je ne veux pas raconter, pas plus que la sanction effroyable qui le suivra.

C’est un livre simple et admirablement écrit, à lire dans cette période où la crise économique mondiale nous rappelle les plus mauvais souvenirs de conséquences politiques.

Anecdote édifiante : les éditeurs de Kathryn Kressmann Taylor  <"""""">(1903-1997) ont fait sauter le prénom féminin, parce qu’ils pensaient que le public ne voudrait pas croire qu’un livre aussi fort ait été écrit par une femme…Il n’y a pas que les Nazis…