Prévisions d’une fin de récession

Publié le 27 juin 2010 par Raymondviger

Et si le prix des maisons ne remontait pas!

La récession est terminée depuis quelques mois, nous dit-on. Ainsi, le prix des maisons va se remettre à augmenter. C’est peut-être même l’occasion de spéculer et d’acheter quelques propriétés que l’on pourra revendre avec un gros bénéfice dans quelques années, pensez-vous?

Jean Gagnon   Dossier Économie

Attention! Ce scénario n’est pas du tout certain. D’ailleurs l’achat d’une maison est même actuellement un placement plutôt risqué.

Depuis plusieurs années, la hausse du prix des maisons a été un moteur important de la croissance économique et de l’augmentation de la richesse des particuliers. Lorsque le prix d’une maison augmente, son propriétaire peut la vendre et en acheter une plus dispendieuse sans  avoir à ajouter d’argent, le gain réalisé sur la première propriété servant de mise de fonds sur la deuxième. Cet effet de levier a permis aux propriétaires de voir la valeur nette augmenter de leurs biens continuellement au cours des dernières années.

L’augmentation de la valeur d’une maison permettait aussi de financer d’autres dépenses de consommation comme l’achat d’une deuxième voiture, un téléviseur HD, etc. Pour certains consommateurs, la valeur de leur maison était devenue une sorte «guichet automatique» d’où l’on retirait l’argent nécessaire au financement d’autres dépenses.

Mais avec la crise économique, le moteur s’est arrêté. Presque partout en Amérique du Nord, les prix des maisons ont baissé, de façon modeste à certains endroits, mais jusqu’à 50 % là où le développement domiciliaire a été réalisé de façon chaotique.

Maintenant que l’on claironne la fin de la récession, peut-on espérer que les prix des maisons remontent? Que la valeur nette de certaines propriétés continue à augmenter au fil des ans? Que le «guichet automatique» se remplisse de nouveau? Ce n’est pas du tout certain.

Des banquiers frileux

Si les prix des maisons ont tant grimpé, c’est qu’au cours des dernières années le secteur était en proie à une intense spéculation. Les taux d’intérêt étaient si bas que l’obtention du crédit nécessaire à l’achat d’une propriété était devenu facile et bon marché. C’est cette ferveur spéculative qui pourrait ne pas reprendre de sitôt.

Actuellement, les banques sont beaucoup moins intéressées à consentir des prêts hypothécaires. Elles ont été forcées de reprendre plusieurs maisons dont les propriétaires n’étaient plus capables de payer les traites hypothécaires et elles ont perdu confiance en la capacité des emprunteurs à rembourser. En fait, elles pensent probablement, elles aussi, que les prix des maisons auront de la difficulté à remonter. 

Les taux d’intérêt de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine, sont plus bas que jamais. Ils sont même près de zéro. Mais ne vous y trompez pas: les taux hypothécaires, eux, ont déjà commencé à augmenter. Et cela pourrait continuer.

Si vous songez à investir dans le secteur immobilier, rappelez-vous que le passé n’est pas toujours garant de l’avenir.

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