À l’approche du sommet du G20 qui se tiendra à Toronto ce week-end, le président Obama reproche aux Européens leurs politiques d’austérité qui risquent de saper la croissance. L’Allemagne est particulièrement visée : elle a entraîné les Européens dans cette voie. Obama a exhorté Angela Merkel et David Cameron par téléphone et, dans un courrier aux dirigeants du G20, il a déploré la faiblesse de la demande et « la dépendance toujours très forte aux exportations dans certains pays » : on dirait du Christine Lagarde… Les Européens, terrorisés par la crise grecque, adoptent des plans d’austérité pour se désendetter. Mais cela va réduire la consommation européenne. Obama est d’autant plus inquiet que la faiblesse actuelle de l’euro gêne les exportations américaines.
Deux conceptions de l’économie s’affrontent : celle du réalisme inspirée par le « capitalisme rhénan » défendu par Angela Merkel et celle de « l’économie casino » dopée au crédit prônée par Obama. Mais il est vrai que celui-ci a de quoi s’inquiéter : l’affaiblissement de la consommation européenne enlisera une croissance américaine déjà faible.
Il faut résoudre la quadrature du cercle : maintenir la relance par la dette souveraine mènera les États au désastre financier mais cesser d’administrer ce remontant à l’économie la fera rechuter. C’est ça, une crise structurelle : quoi qu’on fasse, on débouche sur une impasse. Le système est bloqué. Il aurait fallu s’inquiéter de ses dysfonctionnements bien plus tôt pour être à même d’y remédier. C’est pourquoi la crise est appelée à empirer.