Le service d'ordre du chef de l'Etat a voulu s'emparer d'une caméra et a giflé un journaliste de France 3, alors qu'un homme venait d'insulter le président, en visite à La Courneuve. Le PS et France Télévisions demandent une enquête, le syndicat SNJ-CGT de la chaîne porte plainte "pour atteinte à la liberté de la presse".
Un journaliste cameraman de France 3 Ile-de-France a été giflé par le service d'ordre de Nicolas Sarkozy lors de sa visite surprise mercredi à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, révèle le site internet Le Post vendredi 25 juin.
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Aucun journaliste n'avait été prévenu de la venue de Nicolas Sarkozy à la Cité des 4.000, mercredi soir. Une équipe de tournage de France 3 était cependant sur les lieux pour le tournage d'un autre reportage. Lorsqu'elle a voulu filmer le chef de l'Etat allant à la rencontre des habitants de La Courneuve, le service d'ordre du président a tenté de s'emparer de la caméra et a giflé un journaliste de France 3 Paris Ile-de-France.
L'équipe de France 3 a subi les dommages collatéraux de l'arrestation d'un jeune homme de 21 ans, qui a insulté Nicolas Sarkozy et a fait l'objet d'une interpellation musclée. Il est jugé ce vendredi en comparution immédiate au tribunal d'instance de Bobigny.
"Une gifle"
Contactée par la rédaction du Post, la rédaction de France 3 Île-de-France explique que l'Elysée ne voulait pas qu'il y ait d'images de l'intervention du service d'ordre. "Notre équipe était en Seine-Saint-Denis pour montrer un sujet sur le trafic de drogue qui sera diffusé vendredi. Quand Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux débarquent, notre équipe décide de filmer. Le jeune insulte Sarkozy, le service d'ordre de l'Elysée l'interpelle et aperçoit notre journaliste. Il donne une gifle à la caméra et au journaliste".
"J'étais là par hasard, sur un tout autre sujet", explique sur le site europe 1.fr le cameraman de France 3 Ile-de-France, Pierre Lassus, lorsque, avec son équipe, il a vu Nicolas Sarkozy sortir du commissariat de La Courneuve.
Il a ensuite vu un jeune homme, qui aurait insulté le chef de l'Etat, se faire arrêter par des policiers. Une partie de la scène a été filmée et diffusée dans le journal télévisé de France 3 Ile-de-France.
"Quand le service d'ordre de Nicolas Sarkozy l'a arrêté (le jeune homme, NDLR), j'ai essayé de filmer mais nous n'avons pas pu. L'un des hommes s'est alors approché de moi et m'a claqué directement, en disant 'on ne filme pas'", poursuit le cameraman.
France Télévisions pourrait engager des poursuites
La direction de France Télévisions "s'étonne du traitement qui aurait été réservé" au journaliste et "demande à ce qu'une enquête soit diligentée au plus vite de façon à ce que les faits puissent être vérifiés, qualifiés et éventuellement sanctionnés", dans un communiqué. Et "se réserve la possibilité d'engager une procédure judiciaire".
La société des journalistes (SDJ) de France 3 a elle dénoncé une "grave atteinte à la liberté de la presse". "A l'évidence, la présidence de la République n'accepte les médias que dans un cadre qu'elle a au préalable strictement défini, pour contrôler au mieux son image", poursuit la SDJ, dans un communiqué.
Elle rappelle qu'"aucun journaliste" n'avait été informé du déplacement du chef de l'Etat et que le caméraman de France 3, qui enquêtait depuis trois jours sur un trafic de stupéfiants, "avait pris soin de se présenter en tant que journaliste de France 3 auprès du ministre de l'Intérieur".
Le SNJ-CGT de France Télévisions a décidé de porter plainte "pour atteinte à la liberté de la presse" et de saisir le ministre de l'Intérieur pour qu'une enquête soit diligentée par l'inspection générale des services, a indiqué à l'AFP Jean-François Téaldi.
Pas de réactions de l'Elysée
Suite à ces révélations, le PS demande "une enquête" sur les "pratiques policières" à l'occasion des déplacements présidentiels.
"Le Parti socialiste a appris avec étonnement les révélations concernant les violences dont aurait été victime un journaliste de France 3 en marge du déplacement de Nicolas Sarkozy en Seine-Saint-Denis mercredi", affirme dans un communiqué le député de Paris, Patrick Bloche, secrétaire national du PS aux médias.
Le PS "exprime sa solidarité à l'égard du journaliste ainsi maltraité" et "s'interroge sur les motifs de ces brutalités".
"Le Parti socialiste demande qu'une enquête puisse faire la lumière sur les pratiques policières à l'occasion des déplacements présidentiels".
Joint par Nouvelobs.com vendredi après-midi, l'Elysée n'a pas encore réagi à l'incident.
De son côté, le préfet de Seine-Saint-Denis "s'étonne" dans un communiqué "de ces affirmations, eu égard à leur caractère tardif" et "rappelle que les services de police qui ont procédé à cette interpellation "étaient des effectifs locaux et non le service de sécurité du Président".
(Nouvelobs.com)
Violences à l’encontre d’un journaliste de la part d’un membre du service d’ordre de l’Elysée : le Parti socialiste demande une enquête
Le Parti socialiste a appris avec étonnement les révélations concernant les violences dont aurait été
victime un journaliste de France 3 en marge du déplacement de Nicolas Sarkozy en Seine-Saint-Denis mercredi.
Il exprime sa solidarité à l’égard du journaliste ainsi maltraité.
Le Parti socialiste s’interroge sur les motifs de ces brutalités et demande qu’une enquête puisse faire la lumière sur les pratiques policières à l’occasion des déplacements
présidentiels.
Patrick Bloche Secrétaire national aux médias