Il n’est pas question d’image
Ni d’se montrer à son avantage
Le temps n’est plus aux longs discours
Aux langues de bois qui tournent autour
Il est question de respect
De maintenant… De ce qu’on fait…
Voilà, Monsieur le Président, mes chers collègues, comment je souhaitais débuter mon intervention en reprenant l’intégralité de la chanson de Christophe Mahé que je m’apprêtais à découvrir lors d’une répétition organisée le 25 mai à l’Elispace de Beauvais (Madame la Présidente du groupe U.M.P, vous m’arrêtez si je me trompe) et à laquelle j’étais invité. en vue du concert qu’il devait y donner et de la tournée qu’il devait préparer…
Malheureusement, la ville réquisitionna au dernier moment la salle pour y accueillir un concert du « Sarko Show » réservé, bien entendu aux seuls militants de l’U.M.P….
Bref, l’artiste fut poliment mais fermement prié de remballer ses affaires et de répéter ailleurs le jour du-dit meeting et je ne connais toujours pas la fin de la chanson.
Ô tempora, Ô mores !!!!!!!
Alors voilà, pas de chanson, pas vraiment de commentaires à faire sur un Compte Administratif qui démontre un taux d’exécution de 92% d’un budget 2009 dont le bilan, n’en déplaise à la droite, a été massivement adopté par les électeurs picards….
Pas, non plus de commentaires à faire sur un BS voté seulement deux mois et demi après un BP qui n’a pas encore aujourd’hui besoin d’être ajusté…
Un budget supplémentaire qui affecte donc les 10 M Euros d’excédent au désendettement, ce qui aurait du, en principe, provoquer les applaudissements du groupe U.M.P et ceux, mais d’une seule main…. ce qui je le reconnais participe d’un exercice difficile, du C.E.S.R qui, quasiment sur une même page de l’avis qu’il rend sur ce Budget supplémentaire, s’inquiète du niveau d’endettement de la Région en proclamant que l’équilibre financier nécessitera, je cite, « un pilotage minutieux et rigoureux au cours des prochains exercices » tout en s’inquiétant « d’une éventuelle baisse de notre niveau d’intervention dans les domaines de la vie associative, de la culture, du logement social, de l’apprentissage et de la formation….. »
Comprenne qui pourra !!!!!
Alors, oui, je n’ai pas grand-chose à dire sur ce compte administratif et sur ce budget supplémentaire …..Mais, comme le disait Jacques Besnard, « ce n’est pas parce que l’on a rien à dire qu’il faut …….. » Et Vous connaissez la suite….. Sinon, demandez-là à Nicolas Anelka…
Monsieur le Président, mes chers collègues, depuis quelques semaines j’entends, je lis avec étonnement ce qui se murmure avec une certaine persistance.
Notre institution se serait lancée dans une politique de désengagement généralisé, contraire aux promesses que nous avons faites à la population lors des élections de mars dernier.
Mais puisque nous évoquons les promesses électorales comment passer sous silence celles faites par la tête de liste U.MP qui présentait l’équipe qui l’entourait comme des « citoyens engagés, mobilisés et prêts à s’investir au quotidien », bref, un pack autour d’un pacte pour la Picardie.
Cette promesse n’aura duré que le temps que dure les roses… Et encore.
Un petit tour et puis s’en va pour votre tête de liste de la Somme…
Votre numéro deux dans l’Oise tellement peu assidu que lorsqu’il daigne se déplacer, le personnel de l’accueil lui demande qui il est…
Et vous, Madame la Présidente du groupe U.M.P qui, à peine élue, voudrait nous quitter au profit d’un siège, sans doute plus confortable, de sénateur……
Et dire qu’Elodie Gossuin se morfond en attendant de nous rejoindre.
Je n’ignore pas que, si la parole est facile, l’art est, quant à lui, difficile.
Je sais aussi par expérience que l’ignorant affirme haut et fort son incompétence pendant que le sage prolonge et dirige sa pensée en conservant toujours une part de doute,
Pourtant, j’avoue que les bras m’en tombent lorsque je vois avec quel culot la droite régionale pose comme vérité ce qui ne relève que de ses fantasmes et qu’elle se présente aujourd’hui comme l’ardent défenseur de politiques que nous avons menées au cours du précédent mandat et qu’elle a régulièrement condamnées pendant six ans au sein de cet hémicycle.
Et pendant ce temps-là, chacun mesure et constate à quel point notre beau Pays de France est en pleine forme, ses habitants heureux d’y vivre, si merveilleusement traités par un Président de la République qui n’a que leur bien-être à l’esprit et qui s’apprête à les recevoir un à un (Oui, oui, j’ai bien dit un à un) pour recueillir leurs témoignages et écouter leurs états d’âme….. car je ne veux pas croire que l’entrevue accordée à Thierry Henry ne soit pas rapidement généralisée, n’en déplaise aux 140 O.N.G de la coordination Sud dont le rendez-vous initialement prévu à la même heure a été annulé au dernier moment… Décidément, cela devient une manie à l’U.M.P d’annuler au dernier moment.
Mais revenons en Picardie, aux contrevérités et à la mauvaise foi, dont nos décisions récentes font l’objet. En réalité, mon propos s’adresse bien au-delà de notre, n’en déplaise aux imposteurs.
Acheter de la rumeur pour mieux vendre du mensonge est une vieille tradition dont chacun sait qu’il en reste toujours quelque chose, mais faut tout de même pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.
Alors, permettez-moi de remettre quelques pendules à l’heure.
Pourquoi aurions-nous dû maintenir le dispositif du « prêt à taux zéro » dont nous sommes les inventeurs dès lors qu’il est repris à son compte par l’Etat dans le cadre du grenelle de l’environnement ?
J’attends toujours la réponse.
Nous suspendons des dispositifs d’aides aux entreprises, le temps de les remplacer par un système d’avance remboursable bien plus efficace et bien moins coûteux que des subventions sans retour ?
Quel tollé, quel tumulte, mais qui a rappelé que la suppression de la taxe professionnelle a rompu tout lien économique entre les entreprises et les territoires ?
A part nous, personne !
L’opposition nous accuse de désengagement dans le domaine du logement social en omettant seulement de préciser que l’Etat ayant modifié un certain nombre de règles, il nous faut bien nous adapter en mettant en place un nouveau dispositif que Béatrice Lejeune vous présentera à l’automne….. Mais vous n’avez pas dû l’écouter non plus.
Lorsque l’opposition nous accuse de prendre la santé des Picards en otage en cessant de verser l’an prochain au SAMU une subvention pour l’entretien de son hélicoptère, elle oublie simplement de dire que la Picardie était une des très rares régions à verser une telle subvention et que dans la quasi-totalité des autres, ce sont les comptes sociaux qui financent les hélicoptères.
Et pour cause, la santé ne relève pas de notre compétence et reste bien une prérogative d’un Etat qui doit désormais l’assumer car la schizophrénie qu’il pratique au quotidien doit cesser.
Oui les citoyens ont le droit de savoir qui est qui et qui fait quoi, et disons le tout net, nous ne faisons que suppléer un Etat défaillant qui se défausse constamment sur les collectivités tout en les accusant de creuser les déficits du pays.
Et bien c’est terminé !
Désormais, ce sera à lui d’expliquer pourquoi il ne fait pas, pourquoi il ne fait plus ce qui lui revient de droit.
Quant à nous, les Picards doivent savoir que nos objectifs restent les mêmes.
D’abord faire preuve de solidarité avec ceux qui en ont le plus besoin, les jeunes en formation, les demandeurs d’emploi et ceux dont la mobilité est essentielle pour accéder à l’emploi.
Puis, encore et toujours, développer nos territoires en assurant un accès pour tous à la connaissance, à la culture, au sport et au bien vivre.
Enfin créer de la richesse pour lutter contre les délocalisations d’emplois grâce à la recherche, l’innovation, le tourisme et peut-être avant tout en refusant d’abandonner l’économie de production dont l’industrie est le fleuron, ce qui suppose de la diversifier en s’engageant sur la voie de l’écodéveloppement.
Tous ces choix qui sont les nôtres, depuis 2004 restent d’une actualité concrète même si l’Etat, je le dis et le redirai inlassablement, a décidé de nous étrangler financièrement en nous supprimant la possibilité même de lever l’impôt et en annonçant le gel de nos dotations et la baisse de 10% de ses dépenses d’intervention.
Monsieur Bertrand, patron de l’U.M.P ferait mieux de se préoccuper de l’état des collectivités locales plutôt que de faire des phrases (c’est d’ailleurs curieux ce besoin de faire des phrases alors qu’il n’est pas marin), plutôt que de calomnier le Président Gewerc.
D’autant que nous avons la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours et que nous pourrions évoquer :
Brice Hortefeux et sa condamnation
Fadéla Amara et son logement de fonction
Rachida Dati et ses bijoux
Christine Boutin et son salaire
Alain Joyandet et son avion
Alain Joyandet et sa maison
Eric Woerth et ses amis légiond’honneurisés
Ô Tempora, Ô Mores
Monsieur le Président, mes chers collègues, à l’heure où l’Etat, par choix idéologique, entend restreindre le champ de nos interventions par une succession de réformes qui suscitent le scepticisme et la grogne y compris dans les rangs de sa majorité, à l’heure où il déserte les campagnes qui constituent une part déterminante de notre territoire, j’invite toutes celles et tous ceux qui nous ont renouvelé leur confiance ce printemps à regarder de près qui impose la diète et la rigueur sachant que nous n’avons changé ni de cap ni d’espérance pour une Picardie solidaire et résolument tournée vers l’avenir.
Philippe MASSEIN
Président du groupe socialiste, républicain et citoyen
Région Picardie