Inouï, dantesque, démentiel, hallucinant, rocambolesque, ahurissant, dingue, surréaliste, ébouriffant, incroyable, phénoménal, historique, stupéfiant, fabuleux, extraordinaire, invraisemblable, formidable, éblouissant ...
Le Français Nicolas Mahut, a perdu cette semaine à Wimbledon le match sans doute le plus fou, fantastique, inimaginable de l’histoire du tennis.
Au premier tour du plus grand tournoi du Monde, l’Américain John Isner, son double mètre, sa casquette à la renverse et son service Exocet a écrit avec Nicolas Mahut, et son revers aux petits oignons et son goût pour un tennis d’avant les années de plomb, un match d’anthologie.
Ça se passait sur le court numéro 18, autour duquel s’était agglutiné tout le gratin de la raquette.
Désormais, il y aura ceux qui pourront dire qu’ils ont vu ça en live et les autres.
«Ça», c’était quoi ?
Un match remporté par l’Américain sur un score extravagant : 6-4, 3-6, 6-7 [7-9], 7-6 [7-3], 70-68.
Non, non, Nicolas Mahut et John Isner n’avaient pas décidé de jouer la dernière manche au basket.
Sur les trois jours qu’a duré leur match, Isner et Mahut ont dynamité toutes les statistiques de leur sport.
Cinq heures après le verdict terrible de son interminable duel face à John Isner, jeudi à Wimbledon, le Français Nicolas Mahut est apparu complètement dévasté.
S'il a été battu sur le score insensé de 6-3 3-6 6-7 7-6 70-68 après plus de 11 heures de jeu, il a néanmoins fait preuve d'un cran admirable pour évoquer ce match qui a fasciné le monde entier.
Ils ont montrer que la force mentale d'un homme, peut faire d'incroyables miracles.
Lisez plutôt les mots du Français... quelques extraits de sa conférence de presse d'après match.
"Je n'ai pas baissé la tête pendant trois jours, j'ai essayé de tenir bon chaque seconde du match donc je vais essayer de faire la même chose devant vous", a d'abord déclaré aux médias Nicolas Mahut, les traits tirés.
"Le retour au vestiaire a été dur. J'ai fait un malaise. J'ai l'impression d'avoir eu un black-out. La déception et la tristesse ont été à la hauteur de l'engagement et de l'investissement que j'ai mis dans ce match. J'ai du mal à me dire que ce match est allé au delà de la victoire et de la défaite.
"J'ai pris toute l'énergie de mon entourage pendant trois jours. J'avais le sentiment d'être indestructible. Je pouvais continuer des heures et des heures. Je pensais que je voulais plus la victoire que lui, mais il a été un champion."
Même s'il manque encore du recul nécessaire, Nicolas Mahut a conscience d'avoir marqué les esprits.
"Ça a été fantastique en terme d'émotions. C'est évident qu'avec John, on est liés à vie. Ce qui va être difficile, c'est que jusqu'à la fin de ma carrière - et encore après -, on me parlera de ce match. Lui a gagné donc cela lui sera agréable. Moi, ça me rappellera sans cesse que j'ai perdu", a dit le Français.
"NE LÂCHE RIEN"
"Je voulais gagner ce match. C'est pour moi le plus beau tournoi du monde. Quand il lâche le passing de revers, j'ai senti un abattement incroyable. C'est sûr, on a fait le plus grand match de l'histoire du tennis, beaucoup de records sont tombés, les chiffres parlent d'eux même mais je n'ai juste pas su tenir jusqu'au bout", a-t-il ajouté.
Malgré la défaite, Nicolas Mahut semblait encore dans sa bulle, avait du mal à sortir de cette rencontre héroïque comme s'il devait retourner affronter Isner, pour la quatrième journée consécutive.
"J'ai appelé mes proches, notamment ma copine. Ça fait trois semaine que je suis en Angleterre. Le matin et le soir, je recevais le même message: 'Ne lâche rien'. Je m'endormais et je me levais avec, je crois que c'était un peu intégré...", a-t-il dit.
Pour achever sa folle journée, Nicolas Mahut est revenu sur le fameux court 18 pour disputer un double au côté d'Arnaud Clément qu'il a perdu.
"Après mon malaise, Arnaud ne voulait pas que je prenne de risques mais ne pas me présenter sur ce court aurait été une deuxième défaite", a-t-il conclu.
Nicolas Mahut a donné une leçon de courage et peut faire l'admiration du monde entier.
Chapeau bas, Monsieur Mahut !!!
Allez, au plaisir de vous lire...