Contrairement aux engagements souscrits auprès des syndicats, notamment la revalorisation du point d’indice de 0,5 % le 1er juillet, des fuites organisées dans la presse font part d’une intention de geler les salaires pour trois ans.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles expliquent en chœur George Tron et Luc Chatel . Pour calmer l’exaspération des syndicats, François Fillon indiquait en fin de semaine que la hausse de 0,5 % n’était “pas remise en cause” sans préciser toutefois… quand elle aurait lieu.
Faux suspense. La messe a été dite par “le cardinal Guéant”. Le secrétaire général de l’Elysée, souvent présenté comme le Premier ministre de fait, a annoncé lundi dans un entretien au Financial Times de nouvelles mesures budgétaires pour l’automne.
Dans ce contexte, l’ouverture des négociations salariales 2011-2013 dans la fonction publique perd tous son sens d’autant, que la Cour des Comptes a tiré mercredi le signal d’alarme sur la situation financière de l’État et invité celui-ci à prendre des mesures d’urgence pour résorber les déficits.
Le combat des syndicats pour voir compensée l’augmentation des cotisations retraites semble d’arrière-garde mais, il semblerait que le gouvernement, quitte à se mettre les fonctionnaires à dos, souhaite porter l’effort au-delà , par un gel triennal des salaires. En “off”, on considère comme suffisante dans la situation actuelle la progression mécanique des salaires liée à l’ancienneté.
Histoire de remonter le moral des fonctionnaires, ceux-ci devraient voir augmenter, au même titre que les autres français, leurs impôts prochainement. Pour la première fois vendredi, François Fillon a reconnu cette possibilité dans le cadre “d’efforts supplémentaires” à fournir.
La douche froide est venue en fait de trois grandes institutions Bruxelles, le Fonds monétaire international (FMI) et la Cour des comptes, qui ont jugé irréalistes , «optimistes» dans leur langage feutré, les prévisions de croissance du gouvernement Français (2,5% !) qui devaient, par leurs recettes fiscales, renflouer les caisses.
Autant dire que la rentrée d’automne s’annonce particulièrement délicate pour le pouvoir en place. La reprise en main de France Inter tout comme l’intérêt manifesté par l’Elysée dans la reprise du quotidien Le Monde sont les signes d’un pouvoir politique aux aguets, privé de marges de manoeuvre et surtout de crédibilité dans sa capacité à faire un partage juste des efforts.
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