Parfois c’est un peu la guerre entre chroniqueurs d’une même rédaction. C’est presque aux mains qu’Aki et moi en sommes venus pour s’adjuger l’excellent In Evening Air des Américains de Future Islands. Tu m’étonnes. La ferveur du propos tenu avait quelque peu calmé mon ressentiment sans pour autant dissiper l’extrême avidité de ma plume. Et voilà que deux récentes vidéos des furibards de Baltimore me donnent l’occasion toute trouvée d’agiter le chiffon rouge de la satiété. Subtilement sombre, As I Fall, morceau clôturant In Evening Air, s’octroie une mise en images, dirigée par Mary Helena Clark, toute aussi réussie que ne l’était l’impeccable single Tin Man. D’entrée, l’oeil se trouve aspiré par un océan oscillant entre le gris et le noir laissant toute sa place à une divagation épousant le peu de blanc émaillant l’écran. La voix de Samuel Herring s’ébroue furieusement au loin et l’on saisit mieux la potentialité d’un tel groupe d’iconoclastes à l’aune du fiévreux regard dudit Samuel. Récemment capté live, Tin Man déballe tout : il n’y a pas de limite à la folie. Et pour une fois, c’est tant mieux.