Titre : Peter Pan
Auteur : James Matthew BARRIE
Plaisir de lecture : Livre sympa mais...
Au numéro 27 à Londres, aux jardins Kensington, vit la famille Darling, Mme et son mari Georges ont trois enfants, Wendy, John et Michael ainsi qu’une nourrice particulière… Nana, la terre-neuve. Bien qu’elle remplisse son rôle à merveille, elle se voit catapulter dans le jardin, au fond de sa niche, parce que quand même, une nourrice à poils, ça suffit ! Malgré la surveillance accrue de Mme Darling, elle s’endort et c’est la porte fenêtre ouverte à Peter Pan. A la recherche de son ombre, il entre dans la chambre des enfants. Wendy lui propose de conter toutes les histoires qu’elle connaît aux enfants perdus et de devenir leur maman. John, Michael et Wendy partent donc en direction du pays imaginaire. Cependant, ce n’est pas le paradis… Crochet ne rêve que de fuir le crocodile et d’attraper Peter Pan qui se joue tellement de lui. Il ne faut pas oublier que les indiens veillent et que les bêtes sauvages rôdent.
¨˜"°º• James Matthew Barrie nous propose une flopée de personnages fantastiques : pirate, sirènes, fées et indiens. N’oublions pas nos personnages « principaux ».
Commençons par notre jeune garçon Peter Pan. J’y ai découvert un Peter Pan différent (surtout en comparaison au Peter Pan édulcoré de Disney) car il ne possède aucun raisonnement rationnel et il est tour à tour crâneur, orgueilleux et « capitaine » aux ordres inflexibles. A la lecture, je l’ai ressenti un peu comme une douche froide. A l’inverse, il est tout à fait charmant de connaître davantage Mme Darling : Barrie met l’accent sur son rôle de mère et cet amour inconditionnel qu’elle apporte à ses enfants.
Dans la version de livre que j’ai eue entre les mains, notre chère fée s’appelle de son nom entier Clochette-la-Rétameuse car elle récupère et nettoie les casseroles ; elle est par ailleurs, souvent appelée Clo au cours de l’histoire. Bien qu’elle voue une jalousie sans limite à Wendy, elle me parait beaucoup moins garce que dans le souvenir que je m’en faisais.
Lis Tigré n’est également pas en reste quand on sait que cette Peau Rouge est une fiancée non mariée… très adepte de la machette. Personne ne l’emmènera donc devant l’autel. On aurait presque pitié de Jacques Crochet à cause de sa phobie à rencontrer de nouveau, le crocodile. Il est également entouré d’une troupe mal troupée de pirates. On y découvre aussi sous d’autres angles, les sirènes, les pirates de Crochet et le caractère de chaque enfant perdu.
Au niveau des thèmes, nous sommes servis !
Bien évidemment prime le syndrome de Peter Pan avec la peur de la mort, l’angoisse du monde adulte (et donc des responsabilités). La candeur et l’innocence sont des traits majeurs, Peter Pan est le symbole de l’enfant qui ne veut pas grandir…
Ceci dit, l’amour maternel a une place de choix, l’amitié est également en bonne place, tout comme le rapport à la nature.
¨˜"°º• La grande surprise de ma lecture est celle de la manière dont James Matthew Barrie intègre le lecteur à l’histoire. Il parle à son auditoire et utilise l’écriture de la forme personnelle « je ». Il n’est d’ailleurs pas dénué d’humour, en atteste le sacrifice d’un pirate pour montrer comment Jacques Crochet utilise justement son crochet pour tuer : « et maintenant, pour illustrer les méthodes de cet homme, tuons un pirate » ; en atteste également la venue de loups pour montrer comment les faire fuir : il suffit de les regarder à travers ses propres jambes écartées et arquées.
Les anecdotes sont également appréciables, notamment l’histoire du dé qui se révèle être le nom qu’utilise Peter Pan pour un baiser.
Il n’en demeure pas moins que nous passons du léger et badin au sombre et dramatique en l’espace de quelques lignes. Ce conte n’est pas spécialement estampillé « jeunesse » et peut révéler différents niveaux de lecture.
Par contre, nous n’apprenons pas les origines de Peter Pan, ni même ce qu’il lui est arrivé : est-il question d’entretenir l’imaginaire ou son histoire est-elle bien trop cruelle ?
¨˜"°º• Dans tous les cas, il était tant de découvrir la véritable histoire de Peter Pan, celle de la plume de James Matthew Barrie ! Quelques notes sympathiques, quelques découvertes mais en attendant, ce classique renommé ne m’a pas entièrement emballée au vu des trop nombreuses longueurs, d’un Peter Pan un peu détestable… sans oublier qu’une fois l’adaptation de Disney visualisée, on n’oublie – et ce même après des années – rarement l’histoire dans son ensemble. Je fais sans doute partie des rares personnes qui n’ont jamais fantasmé ni sur le pays imaginaire ni sur Peter Pan.
Sir James Matthew Barrie (1860-1937) est un écrivain écossais. Mondialement connu pour son personnage Peter Pan, il n’en a pas moins écrit un recueil des nouvelles qui ont un succès certain, des romans autobiographiques ainsi que des pièces de théâtre.
Pour aller plus loin : Sirjmbarrie.com
¨˜"°º• Extrait :
“ Je ne sais pas s’il vous est arrive de voir la carte géographique de l’esprit d’une personne. Les docteurs dessinent parfois un schéma d’autres parties de votre corps, et ces croquis suscitent le plus vif intérêt. Mais surprenez-les donc tandis qu’ils s’ingénient à dresser le plan d’un esprit d’enfant, territoire non seulement embrouillé mais qui n’arrête pas un instant de bouger ! Des lignes en zigzag apparaissent, tout comme sur une feuille de température ; ce sont probablement les routes qui sillonnent l’île, car le pays de l’Imaginaire est toujours plus ou moins une île, avec, ici et là, d’étonnantes taches de couleurs, des récifs de corail et, au large, de fins voiliers corsaires ; et encore des repaires sauvages, des nains – tailleurs pour la plupart -, des grottes où coule une rivière, des princes benjamins de sept frères, une hutte prête à s’effondrer, et une toute petit vieille au nez crochu.
S’il n’y avait que cela, le plan serait facile à tracer. Mais on y trouve aussi le premier jour à l’école, la religion, les prêtes, le bassin rond, les travaux d’aiguille, des meurtres, des pendaisons, des verbes qui gouvernent le datif, le jour du flan au chocolat, les premières bretelles, dites trente-trois, trois sous pour arracher votre dent vous-même, et ainsi de suite. Et comme ces choses font tantôt partie de l’île, tantôt d’une autre carte qu’on voit par transparence, on ne s’y retrouve plus du tout, d’autant que cela diffère beaucoup d’une personne à l’autre. Ceui de John, par exemple, possède une lagune où vont volants des flamants roses que John tire à la carabine. Alors que Michael, qui est encore petit, a un flamant rose que survolent des lagunes. John vit dans un bateau échoué dans le sable la quille en l’air, Michael dans un wigwam, et Wendy dans une hutte de feuilles habilement cousues ensemble. John n’a pas d’amis. Michael reçoit les siens la nuit. Wendy chouchoute un louveteau abandonné par ses parents. Mais dans l’ensemble, les contrées de l’Imaginaire ont toutes un air de famille, et si elles voulaient bien se tenir en rang devant vous, vous diriez qu’elles ont toutes le même nez, la même bouche, etc. C’est toujours sur ces rivages magiques que les enfants viennent échouer leurs canots. Nous aussi, nous y sommes allés, et bien que nous n’y aborderons jamais plus, nous avons encore dans l’oreille le chant des vagues.
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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
Il vient directement de chez Bambi_Slaughter que je remercie, et part chez Tortoise…
Vous souhaitez lui proposer votre foyer en étape ? Tous les renseignements sont ici.
Souvenir lié à ma lecture … et aussi mon premier C.L.A.P. :
Un petit livre qui m’a suivi partout… et qui attire énormément les regards dans les transports en commun, du genre « maiiis, elle lit Peter Pan ? Non, vraiment, elle lit Peter Pan ? A son âge ? »
D'autres avis disponibles chez :
- Des livres et des heures (Wictoria),
- Du ljuva frihet (Bambi_Slaughter),
- Le coin lecture (Violaine),
- Les lectures de Kali,
- Lily et ses livres,
- Mon coin lecture (Karine :)),
- Raison et Sentiments (Matilda).
Pics : #1 Peter Pan par Giacobino, #2 Peter Pan par Dieguiglesias, #3 Peter Pan par Emptymug, #4 Peter Pan par SeriousBreakfasttime, #5 Peter Pan par Junglecookie, #6 Fuck you Peter par IsladelCoco.
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