Il y a beaucoup de cachotteries dans ce drame qui se joue dans le golfe du Mexique … Quelle profondeur exacte le forage a t’il atteint, et que cherchaient vraiment les ingénieurs de BP ?
Car les langues se délient, et l’on apprend que l’accident a eu lieu pour cause de pression gigantesque de gaz méthane ( plusieurs milliers de bars, aucun matériel ne résiste à une telle contrainte), lors d’un forage à plusieurs kilomètres sous terre.
Pourquoi du méthane, et pourquoi si profond ?
En fait , les gens de BP auraient visé très profond, parce qu’ils avaient repéré une poche énorme de gaz, un gaz qui à ce niveau n’est pas prisonnier de couches sédimentaires, mais reste comprimé dans des poches magmatiques.
Et donc que ce n’est pas du méthane d’origine organique, comme le charbon ou le pétrole, mais un mélange gazeux d’origine métamorphique : des réactions chimiques à fortes températures et fortes pressions entrainent la formation de gaz simples ( CH4, prédominant, H2S en second) : on rejoint la théorie des hydrocarbures endogènes, raillée et désavouée par l’intelligentsia géologique .
Ces poches de gaz sont connues localement : les marins ont assisté à des dégazages spontanés très violents, gare aux bateaux qui croiseraient alentour : ils se retrouveraient sans appui hydraulique et couleraient directement … le triangle des Bermudes, ça vous dit quelque chose ?
Donc , ce forage est allé très profond, le matériel a lâché, et un mélange de pétrole et de méthane est monté d’un coup : l’explosion..
Et la fuite continue, pour un mélange de 60% pétrole, 40% méthane, alors que dans le monde entier, ce type de fuite laisse s’échapper du pétrole à 95% …
Si une partie du pétrole est récupérée, le gaz, lui, est indomptable, et il s’envole selon un nuage toxique ( H2S, benzène) pour se déposer doucement sur les territoires voisins
( Floride, Texas, Mississipi, Alhabama …) et polluer activement champs et rivières .
Jusque là, nous sommes dans le quotidien …
Mais rien n’est rêglé. Le gigantesque réservoir de gaz est là, les bas fonds ont été ébranlés, et les robots plongeurs ont repéré des fissures avec des fuites annexes conséquentes : ça bouge la-dessous !
Ces fuites de gaz très réducteurs sont déjà en train de consommer tout l’oxygène de ces fonds marins, et avec le dépôt de pétrole lourd, on peut prévoir une zone morte de plusieurs milliers de km2. Et qui s’étend de jour en jour.
Mais ce n’est pas tout : et si le fond marin lâche ?
Hé bien ce serait tout simplement la catastrophe absolue :
D’abord, un souffle gigantesque qui ébranle des kilomètres cubes d’eau, et qui fait chavirer tout ce qui flotte à 20 Km à la ronde …N’oublions pas que dans cette zone, il y a des dizaines de plate-formes, des milliers de bateaux …
Puis un premier tsunami, extrêmement violent et rapide : l’eau est propulsée à la vitesse d’éjection des gaz, et va se perdre vers les terres, en premier lieu la Floride, mais aussi toute la côte de ce golfe fermé qui va concentrer l’énergie de ces vagues tueuses …
Ensuite, l’eau de mer s’engouffre dans ce gouffre chauffé à vif, et se vaporise immédiatement : ce qui déclenche un second tsunami moins rapide, mais plus puisant, et entretenu régulièrement par de nouvelles bouffées de chaleur …
Ce schéma catastrophe avait été évoqué comme une possibilité théorique, mais vite oublié par les médias. Actuellement ( et les choses évoluent journellement), les faiblesses constatées des fonds marins lui donnent une probabilité réelle.