L'exposition de 1929 a également vu la construction de plusieurs autres pavillons, outre celui de l'Espagne. Certains ont été aménagés pour accueillir des bureaux ou des hôtels, d'autres ont été laissés en l'état, comme une décoration un peu inutile, et certains, depuis l'époque, sont tombés en abandon.
L'ensemble de l'exposition était tenue dans ce qui est aujourd'hui le Parque Maria Luisa, qui lui aussi a souffert d'un peu d'abandon, certains de ses secteurs étant tristounets alors que d'autres laissent entrevoir une grandeur aujourd'hui disparue, ce qui n'est parfois guère mieux.
Pourtant, des travaux de restauration sont en cours dans le parc, et laissent croire qu'enfin, Sevilla reprend en main cette portion de son histoire et redonne de son lustre au parc et aux installations bientôt centenaires de cette exposition.
Je me suis baladé dans le parc de l'exposition de 1929, donc, à la recherche de la grandeur que devaient représenter les édifices dévoilés pour l'occasion. Voici ce que j'en retiens.
Les secteurs encore entretenus sont plutôt calmes et paisbles, jolis même, avec leur mélange d'organisation à la française, bien manucurés, et de décorations à l'andalouse. La vue de céramiques entre les haies est toujours surprenante.
La Plaza America est certainement le secteur qui a le moins souffert du passage du temps. Avec ses allées de palmiers impressionnants, ses fontaines et sculptures gréco-romaines, l'ensemble dégage encore une certaine splendeur.
L'édifice - que l'on voyait déjà sur la photo précédente - du pavillon Mudéjar, abrite aujourd'hui le musée des arts et coutumes populaires. Les mudéjars étaient des maures qui sont demeurés en Andalousie après la reconquète et qui se sont convertis au christianisme. Leur art est - évidemment - fortement teinté d'influences arabes.
Le pavillon Renaissance, abrite aujourd'hui le musée d'archéologie de Séville. Je me promets bien d'y faire une visite dans les semaines à venir, mais je veux d'abord visiter quelques sites archéologiques aux alentours avant d'aller fouiner dans le musée. J'aime généralement mieux voir le terrain avant les artefacts qu'on a regroupés dans un musée.
Toujours Plaza America, le pavillon Royal... qui n'abrite rien en particulier de nos jours, mais qui, de loin, conserve un certain panache.
Les fontaines de la Plaza America sont totalement envahies de pigeons et de tourterelles, deux espèces d'oiseau qui sont en grand nombre à Sevilla.
La façade du pavillon Mudéjar, où l'on peut facilement voir les influences maures de l'édifice.
El jardin de los leones (Le jardin des lions) est lui aussi bien entretenu et plutôt agréable à parcourir. Quelques fontaines s'y trouvent - comme celle, centrale, avec des lions qui y crachent de l'eau. Quelques sevillanos en bermudas et sevillanas en bikini ne se font pas prier pour y sauter pour se refraîchir sous le soleil d'Andalousie.
En traversant el Paseo de las Delicias - un nom fort poétique pour un grand boulevard -, on retrouve une autre partie du parc, où quelques édifices sont toujours en utilisation. Ici, le conservatoire de dance traditionnelle, par exemple. Quelques coins de rue plus loin, on peut aussi voir le théâtre Lope de Vega (où a eu lieu la première de Kinght and Day, en passant), dans un édifice qui abrite aussi le casino de Sevilla.
Enfin, près de la glorieta de los marineros, je suis tombé sur le pavillon du Guatemala, avec son iconographie Maya, ses briques bleus et blanches et son quetzal! Une vue étrange (et un peu kitsch), le long du boulevard, et plutôt triste aussi, puisque le pavillon semble abandonné depuis un bon moment (photo prise à travers un grillage, avec un angle difficile).
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